Bruno Retailleau a annoncé, le mercredi 30 avril, à la veille du 1er-Mai, engager la procédure de dissolution du groupe Urgence Palestine.
Invité de Cnews/Europe 1, le ministre de l’Intérieur a fait valoir à propos d’Urgence Palestine « qu’il ne faut pas défigurer la cause juste des Palestiniens ».
Le collectif Urgence Palestine, créé au lendemain de la guerre génocidaire israélienne, lancée le 7 octobre 2023 contre la bande de Gaza, rassemble « des citoyens, des organisations et mouvements associatifs, syndicaux et politiques mobilisés pour l’auto-détermination du peuple palestinien ».
« À l’heure où le peuple palestinien fait face au génocide, à la famine, à l’heure où ils (les Israéliens NDLR) veulent détruire, anéantir le peuple palestinien, que fait le gouvernement français? Il veut dissoudre notre collectif, c’est insupportable », a réagi l’un des militants d’Urgence Palestine, Omar Al Soumi.
« C’est la réalité d’une France qui est complice du génocide », a-t-il accusé, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.
Plus de 54 000 Palestiniens, dont une majorité de femmes et d’enfants, sont tombés en martyre depuis le lancement de la guerre génocidaire israélienne contre Gaza, le 7 octobre 2023.
Urgence Palestine a reçu de nombreux messages de soutien
« Non à la dissolution d’Urgence Palestine », a écrit sur Instagram le Nouveau Parti Anticapitaliste, dénonçant «des prétextes pour faire taire les voix solidaires avec la Palestine! ».
L’eurodéputée Insoumise Rima Hassan a également critiqué les dissolutions engagées contre la Jeune Garde et Urgence Palestine.
« La dérive autoritaire et fasciste de Macron est aussi réelle, tangible que concrète », a-t-elle réagi sur X.
Tsedek!, qui se présente comme un « collectif juif décolonial », a aussi apporté son soutien à ces deux organisations.
Pour sa part, l’Association France Palestine Solidarité a dénoncé avec fermeté et indignation « cette décision inspirée par certains députés du Rassemblement national et les soutiens inconditionnels du gouvernement israélien. Elle porte atteinte à la liberté d’expression et d’association dans notre pays. Elle est extrêmement grave de conséquences pour nos libertés individuelles et collectives ».
Et de regretter : « Pour avoir dénoncé le génocide à Gaza et exprimé leur solidarité active avec le peuple palestinien, des étudiants de Sciences Po sont exclus de leur université, des militant·es politiques et syndicaux sont trainé·es devant les tribunaux, des chercheurs renommés comme François Burgat sont poursuivis. Aujourd’hui, c’est un collectif qui est menacé de dissolution. Le climat liberticide à l’égard du mouvement de solidarité avec la Palestine s’alourdit dangereusement dans notre pays quand le criminel de guerre Netanyahu, sujet d’un mandat d’arrêt international, peut survoler impunément le territoire national ».
Rappelons que les annonces des procédures de dissolution contre La Jeune Garde et Urgence Palestine interviennent avant les rassemblements du 1er-Mai et pourraient tendre le climat des manifestations, plus particulièrement à Paris, selon un haut responsable de la police.
Le ministre de l’Intérieur ainsi que le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, ont prévenu par avance qu’aucun débordement ne serait toléré. Environ 15.000 personnes sont attendues ce jeudi pour la manifestation parisienne.