L’ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a affirmé, le dimanche 27 avril, que la guerre génocidaire israélienne contre la Bande de Gaza ne met pas la pression sur le Hamas, mais condamne les captifs détenus dans l’enclave à une « mort certaine ».
Il a accusé l’actuel Premier ministre Benjamin Netanyahu de poursuivre cette guerre afin de rester au pouvoir et de maintenir sa coalition gouvernementale.
C’est ce qui ressort d’une interview accordée au radiodiffuseur public israélien (KAN) par Barak, qui a été Premier ministre et ministre de la guerre de 1999 à 2001.
Selon Barak, ‘Israël’ n’a « qu’une seule option dans la guerre, qui est de remplacer le Hamas par une autre partie pour gouverner Gaza, mais Netanyahu élude la question et poursuit la guerre afin de se maintenir au pouvoir et de prolonger le mandat de sa coalition gouvernementale de droite ».
Selon Barak « une force arabe peut être mise en place, avec un financement de l’Arabie Saoudite et des Emirats Arabes Unis, et un gouvernement technocratique peut être formé sans le Hamas, mais Netanyahu ne veut pas mettre fin à la guerre ».
L’ancien Premier ministre israélien a accusé Netanyahu de « tromper » le président américain Donald Trump « en disant qu’il n’y a que deux options : soit ‘Israël’ capitule devant le Hamas et le mouvement continue à gouverner », soit il abandonne les captifs.
Sur ce point, il a déclaré : « Mais ce n’est pas la seule option, comme nous l’avons déjà dit ».
Ehud Barak a décrit le génocide israélien en cours à Gaza comme « une guerre futile, une guerre pour la sécurité de Netanyahu et de la coalition », qui, a-t-il dit, ne conduira qu’à « la mort d’un plus grand nombre de nos soldats et à ternir notre réputation sur la scène internationale ».
Il a souligné que « la guerre ne met pas la pression sur le Hamas » pour qu’il libère les captifs, et « elle ne mettra pas le mouvement à genoux. Au contraire, elle condamne les captifs israéliens encore en vie à une mort certaine, et leur sang sera sur les mains de ce gouvernement ».
Barak a précisé que « la fin de la guerre entraînera la formation d’une commission d’enquête officielle sur les échecs du gouvernement, ce que Netanyahu veut éviter à tout prix ».
Tel Aviv estime à 59 le nombre de captifs israéliens détenus dans la Bande de Gaza, dont 24 seraient encore en vie.
D’autre part, plus de 9 500 Palestiniens sont incarcérés dans les geôles de l’occupation israélienne, souffrant de torture, de privation de nourriture et de négligence médicale, et nombre d’entre eux ont perdu la vie, selon les médias et les organisations de défense des droits de l’Homme.
Début mars 2025, s’est conclue la première phase de l’accord de cessez-le-feu et d’échange de prisonniers entre le Hamas et ‘Israël’, entré en vigueur le 19 janvier 2025, avec la médiation de l’Égypte et du Qatar et le soutien des États-Unis, et auquel le mouvement palestinien a adhéré.
Mais Netanyahu a refusé d’entamer la deuxième phase et a repris le 18 mars sa guerre génocidaire contre la Bande de Gaza, pour satisfaire la faction la plus extrémiste de son gouvernement de droite, selon les médias locaux.
Avec le plein soutien des États-Unis, ‘Israël’ se livre à une guerre génocidaire dans la Bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023, faisant 52 243 martyrs et 117 639 blessés parmi les Palestiniens, dont une majorité de femmes et d’enfants.