Une soldate israélienne qui était captive chez le Hamas a révélé le traitement des combattants palestiniens qu’ils lui ont réservé.
Dans une interview avec la chaine israélienne 12, Agam Berger, une soldate de surveillance des communications à la base militaire de Nahal Oz, dans l’enveloppe de Gaza, a indiqué que les résistants lui ont fourni le mois de janvier dernier « un livre religieux juif qu’ils ont trouvé quelque part ».
« Ils m’ont demandé de quoi il s’agit, puis me l’ont donné pour l’utiliser pendant ma captivité. Ils avaient trouvé beaucoup de choses et nous les avaient filés », a-t-elle ajouté.
Elle rapporte qu’ils lui avaient une fois apporté des cartes abandonnées par les soldats israéliens et lui avaient demandé de les aider à les analyser.
Elle raconte avoir aussi célébré la plupart des fêtes juives, dont le carême pour la fête de Hanouka et avoir demandé aux combattants palestiniens du blé de maïs, qu’ils lui ont apporté. « Parfois, ils avaient pour moi une plus grande estime parce que j’étais pratiquante. Ils m’ont dit que la religion juive est mensongère mais qu’ils préfèrent les gens qui croient en Dieu », a-t-elle aussi dit selon la traduction du média palestinien Quds net.
« Parfois nous pouvions obtenir un poste radio et d’autres nous pouvions regarder la télé. C’est comme ça qu’on savait la date », a-t-elle ajouté.
Rencontre houleuse
En compagnie des trois autres soldates libérées, Agam Berger a rencontré la semaine passée le chef d’état-major de l’armée d’occupation israélienne Herzi Halevi avec qui elles ont eu « une discussion tendue », selon la chaine 12.
L’une d’entre elles a critiqué le chef d’état-major pour ne pas avoir su d’avance que le Hamas projetait de lancer l’attaque du 7 octobre 2023 en dépit des mises en garde qu’elles avaient exprimées.
« Comment pouvez-vous dire que vous n’étiez pas au courant ? comment se fait-il que vous n’étiez pas prêts à cette attaque ? comment cela-s’est-il passé », a demandé l’une d’entre elles.
« Nous vous avions averti. Nous avions vu ceci de nos propres yeux. Nous avons fait ce que nous devions faire mais vous nous avez chassez », rapporte Channel 12.
Une autre soldate libérée a critiqué la manière dont la guerre a été menée contre Gaza déplorant qu’elle risquait «de mettre fin à notre vie ».
Selon Channel 12, Herzi Halevi a déploré le fait d’avoir expulsé les soldates et a reconnu être entièrement responsable de ce qui leur est passé.
Netanyahu refuse la commission d’enquête
Alors que l’opposition israélienne et une partie de l’opinion publique réclame la formation d’une commission d’enquête sur l’échec du 7 octobre, la Knesset refuse toujours la formation d’un comité d’enquête sur le 7 octobre. Soutenant la position du gouvernement israélien.
Le 10 février, pendant une réunion orageuse entre les ministres et la conseillère juridique Gali Baharav Miara, le cabinet israélien a indiqué vouloir reporter la date de la prise de décision sur la formation de cette commission. Refusant une requête émise par la Cour suprême israélienne après l’expiration du délai de 60 jours pour trancher cette question depuis décembre 2024.
Selon le quotidien israélien Yediot Ahronoth, le Premier ministre Benjamin Netanyahu refuse catégoriquement la formation de cette commission.
Dans une interview avec la Société de Radiodiffusion israélienne, le chef de Shin Bet Ronen Bar a dit soutenir la formation d’une commission « car il y a des allégations et des théories de complots sur l’attaque du 7 octobre ».
Selon le site Ynet, il a dit que cette commission devrait être officielle et non gouvernementale « car elle ne serait pas fiable », pour dissiper les soupçons qui planent aussi sur le Shin Bet.
Des milieux politiques soupçonnent que ses responsables et ceux des renseignements militaires Aman étaient au courant de l’intention du Hamas de lancer l’attaque Déluge d’al-Aqsa.
Source: Médias