Le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, a appelé dimanche à Beyrouth à un « cessez-le-feu immédiat », en soulignant que l’UE était prête à fournir 200 millions d’euros pour aider à renforcer l’armée libanaise.
« Nous ne voyons qu’une seule voie possible : un cessez-le-feu immédiat et l’application intégrale de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU », a dit M. Borrell après ses entretiens avec le Premier ministre Najib Mikati et le chef du Parlement Nabih Berri.
La résolution 1701, qui a mis fin en 2006 à la précédente guerre entre « Israël » et le Hezbollah, stipule que seuls l’armée libanaise et les Casques bleus de l’ONU soient déployés à la frontière sud du Liban. Ce qui implique un retrait du Hezbollah, mais aussi celui des soldats israéliens qui y mènent une offensive terrestre depuis le 30 septembre.
Cette proposition en 13 points prévoyant une trêve de 60 jours et le déploiement de l’armée dans le sud du Liban, a été discutée par l’émissaire américain Amos Hochstein qui a fait la navette plus tôt cette semaine entre le Liban et Israël.
Mais aucun résultat n’a été annoncé et la cadence des frappes israéliennes principalement contre des quartiers de la banlieue sud de Beyrouth, les villes et les villages du sud et de l’est du Liban a augmenté. Voire même dans la capitale libanaise. Des raids meurtriers à l’aube du samedi sur le quartier Basta Fawqa ont fait plus de 27 martyrs parmi ses habitants.
« En septembre, je suis venu et j’espérais encore que nous pourrions empêcher une guerre ouverte d’Israël contre le Liban. Deux mois plus tard, le Liban est au bord de l’effondrement », a ajouté M. Borrell.
Selon lui, ce qui se passe au Moyen-Orient a pris une ampleur internationale, indiquant que la communauté internationale ne peut rester sans action face à ce qui se passe « Le coût de l’absence de La paix au Moyen-Orient est devenue extrêmement élevé et ne peut être toléré » a-t-il déploré.
« C’est ce que je voulais vous transmettre aujourd’hui après la rencontre avec le Président de la Chambre des Représentants, M. Nabih Berri, et j’espère que l’accord conclu avec l’envoyé des forces spéciales américaines sera enfin mis en œuvre et que nous parviendrons à un cessez-le-feu et arrêterons les bombardements et les pertes de vies au Liban. », a-t-il affirmé.
Evoquant les mandats d’arrêts émis par la Cour pénale internationale contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ex-ministre de la Défense Yoav Gallant, Borrell a souligné : « Les décisions de la Cour pénale internationale ne sont pas politiques. Elles ont été prises conformément au droit international et doivent s’appliquer à tout le monde.
Lors de sa rencontre avec le Premier ministre par interim, Najib Mikati a condamné le raid meurtrier ce dimanche sur une position de l’armée à proximité de Naqoura et qui a tué un militaire libanais et blessé 18 autres: « le ciblage direct par l’ennemi israélien d’une position de l’armée (libanaise) est un message direct et sanglant de rejet de tous les efforts pour parvenir à un cessez-le-feu », a-t-il assuré.