Le portail en ligne officiel de Berlin a essuyé des réactions négatives pour avoir affirmé que le film israélo-palestinien No Other Land, qui traite de la prise de contrôle par « Israël » de la Cisjordanie occupée, comporte des “tendances antisémites”.
Le film, réalisé par le journaliste israélien Yuval Abraham et le journaliste palestinien Basel Adra, a remporté le prix du film documentaire au Festival international du film de Berlin en février.
Toutefois, il a été critiqué par des commentateurs pro-Israël pour sa description sans complaisance de la violence de l’armée et des colons à l’encontre des Palestiniens, et n’a pas encore trouvé de distributeur aux États-Unis.
Dans un message publié sur X, M. Abraham a déclaré qu’il ne se sent “pas en sécurité et pas le bienvenu à Berlin” en raison de la désignation du film.
“Cela me fait mal de voir comment, après avoir assassiné la majeure partie de ma famille dans l’Holocauste, vous videz le mot antisémitisme de son sens pour faire taire les critiques de l’occupation d’Israël en Cisjordanie (le sujet de notre film) et légitimer la violence contre les Palestiniens”, a-t-il écrit.
Le commentaire du portail berlinois a été critiqué dans un certain nombre de milieux, notamment par l’ambassadeur allemand en Israël, Steffen Seibert.
“On peut discuter des aspects politiques de la question. Mais des ‘tendances antisémites’ ? Cette accusation est tout simplement fausse”, a-t-il écrit sur les réseaux sociaux.
Le texte du site a été modifié par la suite, et l’auteur a admis que la description initiale était “incorrecte et inadmissible”.
Depuis le début de la guerre contre Gaza en octobre 2023, le gouvernement allemand a présidé à une ample répression de l’activisme pro-palestinien dans le pays.
La semaine dernière, la coalition au pouvoir a adopté une nouvelle résolution sur l’antisémitisme après des mois de débat sur la question.
Les opposants ont reproché à cette résolution d’adopter la définition controversée de l’antisémitisme de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA), qui assimile la critique du gouvernement d’Israël à de l’antisémitisme, et de proposer de suspendre les fonds publics destinés aux activités artistiques et scientifiques de ceux qui participent à des boycotts d’Israël.
Source: Spirit of Free Speech