Les dirigeants de pays arabes et musulmans ont appelé lundi « Israël » à se retirer totalement des territoires palestiniens qu’il occupe depuis 1967 pour parvenir à une paix régionale « globale », lors d’un sommet en Arabie saoudite consacré à la situation au Moyen-Orient.
« Une paix juste et globale dans la région […] ne peut être obtenue sans mettre un terme à l’occupation israélienne de l’ensemble des territoires occupés » depuis 1967 – quand Israël a commencé à occuper la Cisjordanie, Jérusalem-Est et le Golan syrien – « et ce conformément aux résolutions de l’ONU et au plan de paix arabe de 2002 », mentionne la déclaration finale du sommet.
Ces dirigeants de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique, accueillis par l’Arabie saoudite, appellent à l’unité de tous les territoires palestiniens – bande de Gaza et Cisjordanie occupée – au sein d’un État palestinien, dont ils réaffirment que la capitale doit être Jérusalem-Est, occupée par Israël.
« Crime de génocide »
Les participants au sommet ont aussi « fermement condamné » les actions de l’armée israélienne, qualifiées de « crime de génocide […] en particulier dans le nord de la bande de Gaza au cours des dernières semaines », où l’armée israélienne mène une offensive meurtrière depuis le 6 octobre.
Ils ont appelé la communauté internationale à « interdire l’exportation ou le transfert d’armes et de munitions à Israël » et condamné « les attaques continues des autorités israéliennes […] contre l’ONU».
« Le monde attend » que la future administration Trump, mette « immédiatement » fin aux guerres à Gaza et au Liban, a pour sa part déclaré à Ryad le premier vice-président iranien, Mohammad Reza Aref.
« La fausse existence de l’entité sioniste fait croire à ses dirigeants que leur survie nécessite de commettre des crimes et des meurtres dans les territoires palestiniens occupés. »
Aref a ajouté : « Nous avons été témoins du meurtre de dizaines de milliers de femmes et d’enfants avec le soutien des États-Unis d’Amérique ».
Il a souligné qu' »en raison du soutien illimité de l’administration américaine à l’entité occupante, nous voyons la communauté internationale incapable d’arrêter le génocide et le meurtre d’innocents », soulignant que « des mesures doivent être prises pour empêcher la répétition des attaques israéliennes ». »
Le sommet de Ryad représentait, selon des analystes cités par l’AFP, une occasion pour ses participants de fixer leurs attentes envers la future administration du président élu américain, Donald Trump.
Lors de son premier mandat, ce dernier avait multiplié les gestes en faveur d’Israël, notamment en transférant l’ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, mais aussi contribué à la normalisation de ses liens avec Bahreïn, les Émirats arabes unis, le Maroc et le Soudan, via les accords d’Abraham. Jusque-là, parmi les 22 pays de la Ligue arabe, seuls l’Égypte, la Jordanie entretenaient des relations formelles avec Israël.
Mais le gouvernement de Benjamin Netanyahu est hostile à la solution à deux États, israélien et palestinien vivante côte à côte dans la paix et la sécurité, pour régler le conflit vieux de plusieurs décennies, voulue par la plus grande partie de la communauté internationale.
Vouloir établir un État palestinien n’est pas « aujourd’hui » un projet « réaliste », a déclaré lundi le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar. « Un État palestinien […] sera un État Hamas », a-t-il estimé.
Le ministre israélien d’extrême droite, Bezalel Smotrich, a promis lundi l’annexion en 2025 par « Israël » des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, disant voir « une occasion » dans le retour de Donald Trump au pouvoir aux Etats-Unis.
Source: Avec Agences