Benny Gantz et Gadi Eisenkot, deux figures de l’opposition et anciens chefs d’état-major de l’armée d’occupation israélienne ont remis en cause les allégations selon lesquelles le maintien de ‘Tsahal’ sur l’axe de Philadelphie à Gaza était crucial pour ‘Israël’, au prix même du retour des otages, ont rapporté les médias israéliens.
Lors d’une conférence de presse tenue mardi soir, ils ont vivement critiqué la gestion de la crise des otages et la stratégie militaire du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
Gantz n’a pas mâché ses mots, accusant Netanyahu d’avoir « systématiquement retardé la capacité à progresser vers des accords sur les otages, y compris dans le premier cadre proposé ».
Le Premier ministre n’a pas regardé le public dans les yeux et dit la vérité : « Qu’il ne ramènera pas les otages chez eux, qu’il ne protégera pas vraiment la frontière sud [de Gaza], qu’il ne permettra pas aux résidents du nord de retourner dans leurs foyers, qu’il n’empêchera pas l’Iran d’obtenir une arme nucléaire ».
Au cœur de cette controverse se trouve le corridor de Philadelphie, une bande étroite le long de la frontière entre Gaza et l’Égypte.
Alors que Netanyahu insiste sur l’importance cruciale de contrôler cette zone pour la sécurité d’Israël, Gantz a déclaré sans ambages : « Disons la vérité – l’axe de Philadelphie n’est pas la menace existentielle pour Israël. »
Pour lui, « la véritable menace vient de l’Iran et de son axe », une préoccupation qu’il accuse Netanyahu de négliger au profit de considérations politiques à court terme.
Face à cette situation, Gantz et Eisenkot ont proposé une série d’actions qu’ils jugent nécessaires, allant du retour des otages « même à un prix élevé » à la sécurisation de la frontière sud de Gaza, en passant par le déplacement de l’effort militaire vers le nord et la formation d’alliances régionales contre l’Iran.
Dans un défi direct lancé au Premier ministre, Gantz a déclaré : « Si Netanyahu n’est pas assez fort pour résister à la pression internationale – qu’il rende les clés et rentre chez lui. »
La réponse du bureau de Netanyahu ne s’est pas faite attendre : « Ceux qui ne contribuent pas à la victoire et au retour de nos otages feraient mieux de ne pas interférer. »
Rappelons que le Hamas a lancé une offensive surprise et massive, le samedi 7 octobre, contre les colonies de l’enveloppe de Gaza, en riposte aux agressions israéliennes continues contre le peuple palestinien en Cisjordanie occupée et à la profanation de la mosquée Al-Aqsa.
Par contre, les autorités d’occupation se sont vengées des civils, en bombardant les quartiers résidentiels, les hôpitaux, les écoles, les mosquées et les églises à Gaza.
Plus de 40800 Palestiniens sont tombés en martyre, dont 75% de femmes et d’enfants, selon le ministère palestinien de la Santé.
L’opération Déluge d’Al-Aqsa a entrainé la mort de 1163 colons et soldats israéliens et la capture de 200 autres, en vue de les échanger avec les milliers de Palestiniens incarcérés dans les geôles de l’occupation.
Il convient de noter que plus de 100 captifs israéliens se trouvent toujours à Gaza. Cependant, environ un tiers d’entre eux sont morts suite aux bombardements israéliens contre Gaza.