Après presque une année de bombardements acharnés sur tout ce qui bouge, Israël n’arrive pas à atteindre tous ses objectifs. Ceci est l’avis de beaucoup d’analystes politiques. Mais, il continue, tête baissée, dans sa politique de «la terre brûlée».
Il est vrai que Gaza est réduite à des tas de décombres, il est vrai qu’il ne reste pratiquement plus d’infrastructures socio-économiques dans ce qui était déjà une immense prison à ciel ouvert, il est vrai que le nombre de morts et de blessés Palestiniens est ahurissant et qu’aucune guerre des «temps modernes», c’est-à-dire, celles des deux guerres mondiales et celles ayant concernés d’autres pays de la région (Irak, Syrie et Libye entre autres), n’a fait autant de morts en un si laps de temps, mais, malgré ce que beaucoup de gens n’hésiteraient pas à qualifier de génocide, les Gazaouis restent déterminés à lutter pour leur survie, la survie de l’idée de peuple palestinien. L’idée ne meurt pas. Elle est ancrée dans la mentalité des Palestiniens qu’ils soient de Gaza, de la Cisjordanie ou de ceux réfugiés dans d’autre pays du Moyen-Orient. Sur ce plan, sur l’idée je veux dire, Netanyahou et les membres de son gouvernement ne peuvent rien. Ils ne peuvent pas tuer l’idée. Tout simplement. Ils ont beau largué autant de bombes qu’ils veulent sur ce qui reste de Gaza, le peuple palestinien renaîtra, à coups sûrs, de ses cendres. Tel le Phénix.
Certes, la destruction de Gaza est totale mais le gain politique et géostratégique d’Israël est nul. « Israël », du fait de sa folie meurtrière à Gaza, se trouve aujourd’hui plus que jamais entouré de pays qui lui sont plus qu’hostiles. Or, un pays ou une entité dont le voisinage est hostile et menaçant ne pourra jamais vivre dans la sérénité et la paix. La quiétude et l’espoir en un avenir radieux sont loin d’être obtenus de cette façon-là. « Israël » devrait se ressaisir s’il ne veut pas disparaître et de la région et de l’Histoire.
« Israël » qui bénéficie d’un soutien inconditionnel de l’Occident (qui lui fournit armes et soutien diplomatique au niveau des instances internationales telles que l’ONU) ne semble pas prendre la mesure de ce qui l’attend. Il est certainement atteint de l’hubris, pour bien nommer les choses. Car, comme disait Albert Camus «mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde».
En effet, une information, passée peut-être inaperçue, fait part de la dernière idée prônée par l’un des leaders politiques du Hamas, Khaled Machaal en l’occurrence, et qui consiste à encourager les attentats Kamikazes dans les territoires occupés. Avec cette idée, si elle devait être suivie et appliquée par les combattants de Hamas (considérés comme terroriste par certains pays de l’Occident), c’est le cours de la «guerre» qui sera détournée, comme on détourne un fleuve.
Ironie du sort donc, aujourd’hui, il semblerait que c’est l’entité d’Israël qui se trouve à la croisée des chemins : se retirer de Gaza et de tous les territoires occupés, accepter la coexistence d’un État palestinien avec des frontières reconnues ou faire face à des combattants aguerris qui accepteraient avec plaisir le sacrifice suprême pour que vive l’idée de Palestine.
Tel serait le dilemme.
Par Abdelaziz Ghedia
Source : Réseau international