La mort d’un jeune palestinien, grièvement blessé par balle, survient un mois après que l’armée d’occupation israélienne se soit servie de lui comme d’un bouclier humain en le plaçant à l’avant d’une jeep militaire, quand il a été arrêté en Cisjordanie occupée.
Le communiqué conjoint de la Commission des affaires des détenus et des anciens détenus et de la Société des prisonniers palestiniens a déclaré que Zahir Tahseen Raddad, 19 ans, a rendu son dernier souffle tôt dimanche 25 août à l’hôpital Meir, dans le centre des territoires occupés.
Selon le communiqué, Raddad avait été blessé par balle par l’armée israélienne dans la ville de Saïda, située à 20 kilomètres au nord de Tulkarem, dans le nord de la Cisjordanie, le 23 juillet.
Il avait alors été utilisé comme bouclier humain par des soldats de l’armée d’occupation, qui l’ont placé à l’avant d’un véhicule militaire lors d’un assaut contre la ville.
Raddad, se trouvant dans une condition de santé critique et instable, a été détenu à l’hôpital Meir et placé sous respiration artificielle après avoir subi plusieurs interventions chirurgicales, toujours selon le même communiqué.
Malgré son état grave, les autorités d’occupation israéliennes ont prolongé sa détention jusqu’à ce que son décès survienne.
Les deux organisations palestiniennes condamnent ces pratiques israéliennes et les considèrent comme des actes criminels graves, depuis l’arrestation et les coups de feu tirés sur Raddad, jusqu’à son utilisation comme bouclier humain et son incarcération malgré son état de santé plus que critique et enfin sa mort.
Cet incident tragique s’inscrit dans le cadre des crimes sans précédent commis par ‘Israël’ depuis le début de sa campagne génocidaire contre la bande de Gaza et de son agression continue contre les Palestiniens dans l’ensemble des territoires occupés, ont déploré le Comité pour les affaires des détenus et anciens détenus et la Société des prisonniers palestiniens.
La famille de Raddad a déclaré que pendant la durée de la détention, elle n’avait jamais reçu d’informations suffisantes sur son état de santé ou sur la nature exacte de ses blessures.
Son oncle, Mohammed, a indiqué que la famille n’avait aucun détail sur ses blessures.
« La famille a été en contact avec l’avocat, les institutions des prisonniers et Médecins sans frontières, et toutes les informations qu’elle a reçues étaient qu’il [Raddad] a été placé en soins intensifs depuis son arrestation, il y a plus d’un mois, alors qu’il a été blessé le 23 juillet », a-t-il affirmé.
Il a ajouté que toutes les informations qu’il avait reçues sur Raddad étaient contradictoires.
La famille a été informée qu’il était blessé au côté droit de la poitrine, mais d’autres informations reçues indiquaient qu’il était blessé à la cuisse.
Des témoins oculaires ont déclaré à la famille que Raddad avait été placé à l’avant d’une Jeep militaire israélienne comme bouclier humain pendant plus de deux heures, ce qui a aggravé ses blessures et gravement nui à sa santé.
La famille a organisé des funérailles dans la ville de Saïda, bien qu’elle n’ait reçu aucune information sur la décision de récupérer le corps de Raddad pour l’inhumer.
Les proches de Zahir Tahseen Raddad craignent que son corps, comme celui de nombreux Palestiniens, soit retenu par les autorités d’occupation israéliennes comme une forme de punition collective.
Le décès de Raddad porte à 23 le nombre de Palestiniens ayant péri dans les geôles de l’occupation israélienne depuis le 7 octobre 2023, a indiqué le Club des prisonniers palestiniens dans un communiqué, soulignant que ce nombre ne comprend que ceux dont l’identité a été annoncée.
Depuis qu’Israël a déclenché une guerre contre la bande de Gaza assiégée début octobre 2023, le nombre de victimes s’est accru en Cisjordanie en raison de l’intensification des raids israéliens quasi quotidiens contre les villages et les villes des territoires occupés.
Selon le ministère palestinien de la Santé, au moins 641 Palestiniens sont tombés en martyre et près de 5 400 autres blessés par les militaires israéliens en Cisjordanie depuis le début de la guerre génocidaire israélienne contre Gaza, au cours de laquelle, au moins 40 405 Palestiniens, majoritairement des femmes et des enfants, sont tombés en martyre.