Un médecin palestinien a réclamé justice mardi pour ses trois filles et sa nièce tuées lors de la guerre menée par l’armée israélienne contre la bande de Gaza en 2008-2009.
Selon l’AFP, Ezzedine Abou Eich, un gynécologue veut obtenir des indemnités lors d’un procès au civil qui s’ouvre mercredi en Israël.
« Je viens pour plaider en faveur de la justice et de l’espoir », a affirmé le docteur à des journalistes à Jérusalem. « Malgré la tragédie nous avons réussi avec l’aide de nos enfant bien aimés à extraire la vie de la mort ».
Auparavant, il s’était rendu au Parlement israélien où il s’est adressé aux membres d’une commission.
Ezzedine Abou Eich, qui parle hébreu, a précisé que les indemnités qu’il pourrait percevoir seront reversées à des associations caritatives en faveur de l’éducation des femmes.
Selon sa version, un obus a touché sa maison quelques heures avant que l’armée israélienne ne mette fin à trois semaines d’offensive dans la bande de Gaza et a atterri dans la chambre des enfants, tuant trois de ses filles (20, 14 et 13 ans) et sa nièce.
Le père a ensuite téléphoné à une télévision israélienne et laissé exploser sa douleur en plein journal.
« Ce sont des filles, rien que des filles. On les bombarde. Pourquoi les a-t-on tuées? Je veux savoir. Qui a donné l’ordre de tirer? », avait-il clamé.
La famille avait assuré qu’aucun membre du Hamas, le mouvement au pouvoir à Gaza, n’était présent dans la maison.
Interrogée mardi par l’AFP une porte-parole militaire n’a pas donné la version de l’armée qui sera présentée au procès.
Selon les médias, des avocats de l’armée israélienne ont récemment présenté de nouveaux documents affirmant que des éclats d’obus retrouvés sur les corps des jeunes filles tendraient à prouver la présence dans la maison d’explosifs n’étant pas en usage dans l’armée israélienne.
Pour le médecin palestinien, ces allégations « sont immorales, non éthiques et démentes ».
Après ce drame, il s’est installé aux Canada où il a rédigé un livre intitulé « Je ne haïrai pas » et continué à prôner la réconciliation entre Israéliens et Palestiniens.
« Je suis venu ici (à Jérusalem) pour dire à Bissan, Mayar, Aya et Nour (les victimes, ndlr) qu’elles sont vivantes et le resteront aussi longtemps que nous vivrons et respirerons », a affirmé mardi Ezzedine Abou Eich.
Depuis 2009, 59 habitants de Gaza ont obtenu, via des procédures judiciaires en Israël, des indemnités de la part de l’entité sioniste selon l’ONG israélienne B’Tselem.