Les autorités égyptiennes ont relâché mardi 203 « jeunes » détenus emprisonnés dans le cadre de procédures liées à une loi sur l’interdiction de manifestations, à la suite d’une grâce présidentielle, a-t-on appris auprès de responsables.
Le président Abdel Fattah Al-Sissi a signé lundi un décret « graciant 203 jeunes qui avaient été condamnés dans des affaires de rassemblements et manifestations », a précisé le porte-parole de la présidence égyptienne sur sa page Facebook. Les médias d’Etat ont également confirmé les remises en liberté de ces détenus mardi.
La loi de 2013, qui a été utilisée pour emprisonner des activistes jusqu’à deux ans, stipule que les manifestants doivent informer le ministère de l’Intérieur de leurs projets de manifestations. Le ministère peut alors refuser cette permission.
Les autorités ont mis en place cette loi pour empêcher les manifestations anti-gouvernementales, mais les manifestations pro-gouvernementales peuvent, elles, avoir lieu au même moment.
Dans une liste de détenus publiée par M. Youssef sur sa page officielle Facebook figurent cinq prisonniers de plus de 60 ans, dont un homme de 70 ans, et 14 prisonniers de plus de 50 ans.
La grâce concerne aussi des mineurs âgés de 16 et 17 ans. Mais aucun activiste réputé, actuellement en prison, ne figure dans la liste des personnes graciées.
En décembre, la cour constitutionnelle égyptienne a jugé qu’une partie de la loi de 2013 était anticonstitutionnelle, estimant que la constitution garantit la liberté d’association et le droit aux manifestations pacifiques.
La décision a retiré au ministère de l’Intérieur la capacité d’interdire toute manifestation qui a été notifiée, selon des avocats.
M. Sissi, ancien chef de l’armée qui a été élu après avoir renversé le président islamiste Mohamed Morsi en 2013, avait promis d’étudier une grâce pour des détenus à l’occasion d’une conférence sur la jeunesse ne octobre.
En novembre, il avait évoqué une révision de la loi de 2013, peu après avoir gracié 82 détenus emprisonnés pour des raisons politiques.
Une vive répression s’est abattue sur les partisans de M. Morsi après sa destitution en juillet 2013. Des centaines d’entre eux ont été tués et des milliers emprisonnés.
Source: AFP