La police irakienne a annoncé lundi avoir arrêté trois membres présumés du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), dont deux font partie des forces de sécurité du Kurdistan autonome, accusés d’avoir allumé des incendies dans trois villes du nord.
L’annonce intervient dans un contexte de fébrilités accrues au Kurdistan autonome, où l’armée turque poursuit ses opérations visant les combattants kurdes turcs du PKK, classé groupe « terroriste » par Ankara et plusieurs pays occidentaux.
Les incendies, en 2023 et 2024, ont touché des centres commerciaux ou des marchés, dans les villes de Kirkouk, Erbil et Duhok, a indiqué lundi en conférence de presse le porte-parole du ministère de l’Intérieur de l’Irak fédéral, qui fait état « d’aveux ».
Un premier accusé a été interpellé fin mai et des « produits chimiques » –utilisés pour déclencher les incendies– ont été retrouvés dans son véhicule, selon ce porte-parole, le général Moqdad Miri.
« L’entité chargée de l’exécution (…) est l’organisation du PKK, une organisation interdite », a-t-il précisé.
« L’objectif: porter atteinte aux intérêts commerciaux d’un pays avec lequel ils sont directement en opposition » mais aussi « impacter la situation sécuritaire et économique » du Kurdistan autonome irakien, a-t-il dit.
Lors de cette conférence conjointe, un haut responsable du ministère de l’Intérieur du Kurdistan, Hemin Mirany, a décliné l’identité de deux suspects, assurant que l’un appartenait aux Peshmergas, forces armées de la région autonome, et l’autre était « officier des services antiterroristes de Souleimaniyeh ».
Il a dit que ces deux hommes ont été « embrigadés » par le PKK et ont « été entraînés par des combattants venant de Turquie et de Syrie » notamment.
Les trois suspects ont été montrés à la conférence, vêtus de l’uniforme jaune des détenus, agenouillés, les yeux bandés et menottés de dos.
Tant la Turquie que des responsables à Erbil, capitale du Kurdistan, ont accusé le PKK de bénéficier d’appuis auprès de l’Union patriotique du Kurdistan (UPK), parti historique qui tient le pouvoir et les services de sécurité à Souleimaniyeh.
En mars, à l’issue d’une visite en Irak de hauts responsables turcs, Bagdad avait discrètement considéré le PKK comme « organisation interdite » –même si Ankara réclame du gouvernement irakien une implication toujours plus grande dans la lutte contre ce mouvement.
Samedi, le bloc parlementaire de l’UPK a condamné dans un communiqué « une reprise des opérations de l’armée turque » au Kurdistan autonome, évoquant des « dommages » infligés aux terrains agricoles et propriétés, regrettant « le silence » de Bagdad et d’Erbil face à cette présence militaire étrangère.
Source: AFP