Le Kremlin a rejeté jeudi les accusations du Pentagone selon lequel la Russie a déployé des missiles de croisière visant l’Europe occidentale en violation du traité de 1987 sur les Forces nucléaires intermédiaires (FNI).
« Nous ne sommes pas d’accord et rejetons toute accusation là-dessus », a déclaré à la presse le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.
« La Russie a toujours été, elle reste et elle restera fidèle à toutes ses obligations internationales, y compris celles liées au traité sur les Forces nucléaires intermédiaires », a-t-il souligné.
C’est le général Paul Selva, un haut responsable militaire américain, qui avait accusé mercredi la Russie d’avoir déployé, en violation du FNI, des missiles qui « présentent un risque pour la plupart de nos installations en Europe ».
« Nous pensons que les Russes les ont délibérément déployés pour menacer l’Otan et les installations de l’Otan », avait-il ajouté lors d’un discours devant une commission du Congrès.
Les Etats-Unis s’inquiètent depuis plusieurs années de voir la Russie développer un missile de croisière terrestre contraire au traité FNI, négocié et signé par les présidents américain Ronald Reagan et soviétique Mikhaïl Gorbatchev. Il avait entraîné la destruction d’environ 2.700 missiles d’une portée de 500 à 5.500 km.
Ce traité avait mis fin à la crise dite des euromissiles provoquée par le déploiement par l’Union soviétique de missiles nucléaires SS-20 menaçant les capitales d’Europe de l’Ouest.
Le New York Times avait évoqué mi-février le déploiement de ces missiles russes SSC-8 (dénomination américaine) notamment dans la région de Volgograd (sud de la Russie) mais l’administration américaine n’avait pas jusqu’à présent confirmé ces informations.
La Russie, qui nie toute violation, accuse de son côté Washington de violer le traité. Elle estime en effet que le système de défense anti-missiles déployé par les Américains en Pologne et en Roumanie pourrait servir le cas échéant à lancer des missiles de portée intermédiaire vers son territoire.
Source: AFP