Un avion militaire a survolé lundi les ruines de la ville de Gaza, larguant dans son sillage des dizaines de parachutes noirs remplis d’aide alimentaire guettée par des habitants affamés.
Au sol, où presque aucun bâtiment en vue n’est encore debout, des hommes et des jeunes garçons se précipitent vers la plage où la plupart des sacs d’aide semblent avoir atterri.
Des dizaines d’entre eux se bousculent et se battent pour atteindre la nourriture, des mêlées se forment le long des dunes jonchées de décombres.
« Des gens meurent juste pour avoir une boîte de thon », lance Mohamad al-Sabaawi, portant un sac presque vide sur son épaule, au côté d’un jeune garçon.
Le Bureau médiatique du gouvernement de Gaza a rendu compte que 18 Palestiniens sont tombés en martyrs, dont 12 noyés, en tentant de récupérer de l’aide parachutée.
L’AFP évoque pour sa part que les parachutages ont provoqué la mort de 5 personnes et dix autres blessées, selon un médecin de Gaza.
« La situation est tragique, comme si nous étions en pleine famine. Que pouvons-nous faire ? Ils se moquent de nous en nous donnant une petite boîte de thon », ajoute-t-il.
L’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) avait annoncé la veille être désormais formellement interdite par « Israël » de toute livraison d’aide alimentaire dans le nord de la bande de Gaza. Les parachutages constituent l’un des rares moyens d’acheminer de la nourriture aux habitants de ce petit territoire plongé dans une grave crise humanitaire causée par l’embargo imposé par Israël accusé de vouloir utiliser la faim comme arme de guerre.
le chef de cette organisation Lazzarini a déclaré que l’interdiction a ses convois de passer vers e nord de Gaza vise à empêcher les gens menacés de mort de lui échapper.
Selon l’AFP, les Etats-Unis, la France et la Jordanie font partie des pays qui procèdent à ces largages destinés aux personnes vivant dans les ruines de ce qui était naguère la plus grande ville du territoire assiégé par Israël.
Mais cette aide est insuffisante, ont indiqué à l’AFP des équipages ayant participé à ces parachutages. Le lieutenant-colonel Jeremy Anderson, de l’armée de l’air américaine, a ainsi reconnu au début du mois que l’aide que son équipage avait pu larguer n’était qu’une « goutte d’eau dans l’océan » par rapport à ce qui était nécessaire.
Les appels se sont multipliés pour qu’Israël, qui de son côté blâme l’ONU, assouplisse ses restrictions sur l’aide et ouvre davantage de points de passage vers Gaza. Selon les Nations unies, avant la guerre, au moins 500 camions entraient quotidiennement, il y en a environ 150 aujourd’hui, selon l’ONU.
« Les Palestiniens de Gaza ont désespérément besoin de ce qui leur a été promis : un flot d’aide, pas des gouttes », a déclaré dimanche le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, après avoir visité le poste-frontière séparant Rafah, au sud de la bande de Gaza, de l’Egypte.
« Quand on regarde Gaza, on dirait presque que les quatre cavaliers de l’Apocalypse galopent au-dessus, semant la guerre, la famine, la conquête et la mort », a-t-il ajouté.
Aux yeux de Mohamad al-Sabaawi, rentré chez lui dans la ville de Gaza avec peu de choses pour faire vivre sa famille, la situation est misérable: « Nous sommes les habitants de Gaza, nous attendons les largages d’aide, nous sommes prêts à mourir pour obtenir une boîte de haricots, que nous partageons ensuite entre 18 personnes ».
Vidéo ci-dessous de l’enfant Mouhannad al-Najjar qui est décédé hier lundi en raison de la famine causée par l’embargo israélien sur la bande de Gaza.
Vidéo ci-dessous d’une mère de trois jumeaux de 8 mois souffrant de malnutrition en raison du manque de produits alimentaires.
Vidéo ci-dessous des camions entassés à al-Arich, à la frontière entre l’Égypte et la bande de Gaza et qui sont interdits d’entrer à Gaza.
Source: Avec AFP