La « mort lente et douloureuse » de 23 enfants dans le nord de Gaza, due à la malnutrition et à la déshydratation, « ne serait que la pointe de l’iceberg », car seuls ceux qui ont pu être transportés dans les hôpitaux sont signalés, a déclaré le directeur général adjoint de l’UNICEF, le lundi 18 mars, cité par Anadolu.
Les déclarations de Ted Chaiban ont été faites lors d’un panel sur la situation humanitaire à Gaza, dans le cadre du Forum humanitaire européen 2024, prévu pour une durée de deux jours à Bruxelles.
Chaiban a souligné qu’un enfant sur trois dans le nord de Gaza souffre de malnutrition aiguë.
« Il faut des inspections plus rapides à Rafah et à Kerem Shalom afin que la population puisse obtenir le soutien dont elle a besoin », a-t-il pressé, ajoutant qu' »Il s’agit d’une compression délibérée de l’espace humanitaire ».
Concernant les itinéraires alternatifs d’acheminement de l’aide, il a déclaré que chaque itinéraire devrait être utilisé, avant de souligner qu' »en fin de compte, le premier chargement arrivé par voie maritime pourra être l’équivalent de 12 à 13 camions. Il y a des centaines de camions qui attendent à la frontière égyptienne au moment où nous parlons ».
Concernant les scénarios d’évacuation possibles, la ministre belge de la Coopération au Développement, Caroline Gennez, a averti qu’évacuer « trop de personnes » pouvait entraîner d’autres problèmes graves.
« Nous devons prévenir le génocide, nous devons veiller à prévenir le nettoyage ethnique, nous devons veiller à empêcher la recolonisation », a déclaré Gennez et d’ajouter : « Nous devons donc également être très prudents en évacuant trop de personnes, car cela pourrait être le but visé par le gouvernement israélien ou par certains mouvements de colons ».
« Nous devons nous assurer de ne pas jouer à un jeu cynique qui sert l’agenda des mouvements de colonisation », a-t-elle alerté.
Faris Arouri, directeur de l’Association des agences internationales de développement, a, pour sa part, déclaré que sans un cessez-le-feu total et permanent, toute présence sur le terrain serait « inadéquate », et de fustiger « Nous ne pouvons pas nourrir les gens pour qu’ils meurent le ventre plein ».