Le citoyen palestinien de la bande de Gaza Ramzi Abou Sahloul a été tué par des snipers de l’armée d’occupation israélienne dans la région al-Mawasi, à proximité de l’Université al-Aqsa, à l’ouest de Khan Younes.
Avant son martyre, il avait expliqué qu’il voulait se rendre dans cette région pour sortir les 50 membres de sa famille, dont sa mère et son frère, assiégés dans une maison. Dans les images, on peut le voir avancer, en compagnie d’autres palestiniens, en hissant le drapeau blanc, « leur carte d’identité dans la main, pour assurer qu’ils sont des civils », explique celui qui les a pris en images. Il a été abattu de sang-froid.
Depuis le 13 octobre dernier, l’armée d’occupation avait sommé les Palestiniens du nord de la bande de Gaza, puis des autres régions, de se rendre vers al-Mawasi , une zone sableuse de 14 km2, leur assurant qu’elle est sécurisée. Des milliers s’y sont rendus et de nombreuses familles y ont dressé des tentes.
Or, elle est spécifiquement visée par l’offensive israélienne menée contre la totalité de la ville de Khan Younes, considérée comme le bastion du Hamas.
Le 25 janvier dernier a été le jour le plus sanguinaire. Des frappes aériennes y ont été menées sous forme de ceintures de feu, simultanément avec l’incursion au sol de quatre brigades, escortées de véhicules blindés, selon l’édition arabophone le site britannique Independant. Et ses chars ont atteint al-Mawaci.
L’armée israélienne a prétexté cette offensive meurtrière par la mort de 24 de ses militaires, le 22 janvier, dans des combats contre le Hamas. 21 d’entre eux avaient été tués dans une opération du Hamas, dans le camp d’al-Maghazi. Celui-ci se trouve au centre de l’enclave et dans à proximité de Khan Younes.
A noter que l’offensive contre Khan Younes avait été lancée à partir du 16 novembre 2023, lorsqu’elle a entrepris de bombarder les périphéries de cette ville, selon Independant.
Le 17 janvier, l’armée d’occupation a lancé contre la ville une série de raids et y a effectué le parachutage de la 98e Division, comprenant des armes, du matériel et du carburant, selon sa version des faits.
Le 22 janvier, elle avait dépêché des aéronefs quadcopter (ou quadrotor) qui ont ouvert le feu sur les déplacés dans leurs tentes.
Un survivant des raids contre les tentes, Maysar al-Ajala, rapporte pour Independant qu’un missile s’est écrasé sur sa tente, y provoquant un feu qui a brûlé son épouse et sa fille.
70 victimes ont été tuées, selon les données du 25 janvier, livrées par le ministère palestinien de la Santé, dont le porte-parole Ashraf al-Qudra dit « il n’y a plus d’endroit sûr à Gaza », et se demande « pourquoi Israël n’a pas averti les déplacés dans cette zone avant l’attaque ».
D’après l’Observatoire Euro-Méditerranéen des droits de l’Homme, les bombardements israéliens ont visé cinq centres d’hébergement ce jour-là, à savoir l’Université Al-Aqsa, où cinq victimes ont été tuées, le siège du Collège universitaire, où un civil a été tué, ainsi que deux écoles abritant des personnes déplacées et le bâtiment des Nations Unies.
« Des milliers de personnes déplacées dans la région ont dû tenter à nouveau de s’échapper, certaines se sont dirigées vers Rafah dans l’extrême sud, d’autres vers Deir al-Balah, et certaines ont été ciblées par l’armée israélienne alors qu’elles se déplaçaient », explique Rami Abdo, directeur de l’Observatoire euro-méditerranéen.
Les gens à Rafah ne s’attendent pas à être épargnés. Dans la soirée, il y a eu des martyrs et blessés dans un bombardement israélien contre la maison de la famille Al-Siksek dans le quartier d’Al-Geneina, à l’est de Rafah.
Selon les dernières informations du samedi soir, l’armée d’occupation a intensifié son offensive aérienne et de son artillerie à Khan Younes, où elle serait à la recherche du commandant du Hamas à Gaza, Yahia al-Sinwar et du commandant des brigades al-Qassam, Mohamad al-Deif. Dans le quartier Batn al-Samine , ou les combats sont les plus violents avec les factions de résistance palestiniennes, elle a entrepris le bombardement des maisons et des installations. Le quartier al-Amal est aussi le théatre d’affrontements acharnés. Les brigades al-Qassam ont assuré y avoir visé un véhicule de transport de militaires avec un obus al-Yassin 105.
L’armée a prétendu avoir ouvert un soi-disant passage sécurisé en direction d’al-Mawasi. Pendant que les déplacés tentent de fuir cette région !, selon le quotidien al-Sharq al-Awsat.
Un survivant de l’offensive du 25 janvier, Hicham al-Achi a raconté qu’en fuyant, il a vu des tués sur le sol. « J’ai vu des gens qui hissaient le drapeau banc mais l’armée a ouvert le feu sur eux », a-t-il ajouté.
Il se pourrait que ce soit le martyr Ramzi Abou Sahloul… Ou quelqu’un d’autre. On ne compte plus les Palestiniens qu’Israël tue tous les jours. Ni les mille et une manières avec lesquelles il les tue.
Durant les dernières 24 heures, il y a eu 18 massacres au cours desquels 174 palestiniens sont tombés en martyrs et 310 ont été blessés.
Source: Divers