Le grand transporteur maritime japonais Nippon Yusen (NYK Line) a confirmé mercredi à l’AFP qu’il suspendait complètement le transit de ses cargos par la mer Rouge, en raison de la vive montée des tensions dans cette région.
Nippon Yusen a pris cette décision pour « garantir la sécurité des équipages », a expliqué à l’AFP un porte-parole du groupe.
Selon le quotidien Nikkei, les deux autres principaux transporteurs maritimes japonais, Mitsui OSK Lines et Kawasaki Kisen, ont eux aussi décidé de totalement éviter la mer Rouge.
Depuis novembre dernier, en soutien à la bande de Gaza dont les habitants sont victimes de massacres israéliens incessants et d’un blocus, les forces armées de Sanaa, qui contrôlent une grande partie du Yémen, multiplient les attaques en mer contre des navires qu’ils soupçonnent d’être liés à Israël ou se rendaient vers les ports israéliens.
Les tensions en mer Rouge, un passage maritime étroit par lequel transite habituellement 12% du commerce mondial, sont encore montées d’un cran depuis la fin de la semaine dernière avec des frappes anglo-américaines au Yémen, suivis de répliques de leur part.
Un vraquier grec battant pavillon maltais a été touché mardi par un missile des forces yéménites au large du Yémen, sans faire de blessés selon une source au sein du ministère grec de la Marine. Selon le porte-parole de l’armée yéménite Yahia Saree, il se rendait vers les ports israéliens. Il s’est aussi abstenu de == les sommations de la marine yéménite.
En novembre dernier, elles avaient capturé un cargo, le Galaxy Leader, avec ses 25 membres d’équipage. Ce navire était opéré par Nippon Yusen pour le compte d’une société britannique appartenant à un homme d’affaires israélien.
De nombreuses grandes compagnies pétrolières (BP, Shell, QatarEnergy) et de transport maritime (MSC, Maersk, Hapag-Lloyd, CMA CGM…) ont déjà décidé ces dernières semaines d’éviter la mer Rouge jusqu’à nouvel ordre.
Peu avant Noël, Ocean Network Express (ONE), une coentreprise de transport par porte-conteneurs réunissant Nippon Yusen, Mitsui OSK Lines et Kawasaki Kisen, avait aussi fait le même choix.
Le transit alternatif des bateaux par le cap de Bonne-Espérance, à la pointe sud de l’Afrique, pour relier l’Europe à l’Asie, allonge considérablement les trajets et par conséquent les délais d’acheminement et les tarifs du fret maritime.
Source: Avec AFP