Le ministère palestinien de la Santé à Gaza a annoncé, dimanche soir, que 70 Palestiniens avaient été tués à la suite d’un bombardement israélien contre le camp d’Al Maghazi, au centre de la bande de Gaza.
« Ce qui se passe dans le camp d’Al-Maghazi est un génocide visant une zone résidentielle bondée dans laquelle se rassemblent un certain nombre de familles venus de différents endroits», a ajouté le porte-parole du ministère, Ashraf Al-Qudra, dans un autre communiqué sur la plateforme Telegram.
De son côté, le bureau des médias du gouvernement à Gaza a indiqué dans un communiqué que « des dizaines de victimes dans le massacre commis par l’armée d’occupation (israélienne) dans le camp d’Al-Maghazi, ont été ciblées dans le bombardement de quatre maisons habitées ».
Commentant le bombardement du camp de réfugiés d’Al-Maghazi, le Hamas a déclaré dans un communiqué : « Ce soir, l’occupation (israélienne) a commis un horrible massacre dans le camp de réfugiés d’Al-Maghazi, dans le centre de la bande de Gaza, en bombardant plusieurs maisons. »
La même source a souligné qu’il s’agit d’un nouveau crime de guerre, une extension du génocide commis contre les enfants et les civils sans défense.
Depuis le 7 octobre dernier, l’armée israélienne mène une guerre dévastatrice contre Gaza, qui a fait, jusqu’à dimanche, 20 424 morts, 54 036 blessés, pour la plupart des enfants et des femmes, des destructions massives d’infrastructures et une catastrophe humanitaire sans précédent, selon des sources palestiniennes et onusiennes.
Des Palestiniens libérés par l’occupation torturés
Entre-temps, des Palestiniens libérés après avoir été arrêtés par l’armée d’occupation israélienne dans la bande de Gaza ont affirmé à l’AFP dimanche avoir été torturés en détention.
Ces hommes font partie de centaines de Palestiniens arrêtés par l’armée israélienne lors de ses opérations terrestres lancées dans la bande de Gaza à partir du 27 octobre et interrogés pour des liens présumés avec le Hamas au pouvoir dans le territoire.
Une vingtaine d’entre eux ont été admis dimanche à l’hôpital Najjar de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza après avoir été libérés.
« Ils ont des contusions et des traces de coups sur leurs corps », a déclaré à l’AFP le directeur de l’hôpital, Marwan al-Hams.
L’un des détenus libérés, Nayef Ali, 22 ans, présente des traces de contention sur les poignets et des coupures sur le corps, selon des images de l’AFP.
Le jeune homme avait, explique-il, été arrêté dans le quartier de Zeitoun dans l’est de la ville de Gaza.
« Ils ont séparé les hommes des femmes et nous ont gardés dans une maison dont ils (les soldats israéliens, NDLR) s’étaient emparés », affirme-t-il à l’AFP.
« Ils nous ont menotté les mains derrière le dos pendant deux jours. Nous n’avons pas eu à boire ou à manger, ni été autorisés à se servir des toilettes, juste des coups, des coups », a-t-il ajouté.
Selon lui, les détenus ont ensuite été rassemblés dans une zone à la frontière avec Israël où il « faisait un froid glacial ». « Ils ont jeté de l’eau froide sur nous avant de nous transporter vers une prison israélienne où c’était de nouveau torture et coups ».
Un autre détenu libéré Khamis al-Bardini, 55 ans, affirme lui aussi avoir subi des mauvais traitements aux mains des soldats israéliens.
« C’était de l’eau froide sur nos têtes toute la nuit et des coups pendant la journée. Ils nous ont ensuite conduits vers une prison dont nous n’en savons pas le nom ni où elle se trouve », témoigne-t-il.
L’armée d’occupation israélienne a été vivement critiquée ces dernières semaines après la diffusion d’images de dizaines de Palestiniens arrêtés dans la bande de Gaza, montrés en sous-vêtements, les yeux bandés et les mains entravées, sous la garde de soldats israéliens.