Le ministre iranien de la Défense a déclaré que Téhéran ne prolongerait pas l’ultimatum lancé à l’Irak pour désarmer les groupes séparatistes kurdes le long de la frontière avec l’Iran, avertissant Bagdad d’une « décision de dernière minute » sur cette question.
Le général de brigade Mohammad Reza Ashtiani a fait ces remarques dans une interview accordée au journal « Iran » publié le dimanche 17 septembre, faisant référence à un accord de sécurité conclu entre l’Iran et l’Irak en mars.
Aux termes de cet accord, le gouvernement irakien s’est engagé à désarmer les groupes terroristes et séparatistes basés dans la région du Kurdistan d’ici le 19 septembre, à évacuer leurs casernes militaires et à les transférer vers les camps établis par le gouvernement de Bagdad.
« Nous n’avons aucune prolongation du délai, et nous agirons en temps voulu conformément à l’accord conclu avec l’Irak », a-t-il déclaré.
Le ministre iranien de la Défense a déclaré que le gouvernement irakien avait pris une série de mesures.
Il a déclaré que l’Iran procéderait à une évaluation de dernière minute de la situation avant de prendre la décision finale.
Ces remarques interviennent alors que le journal iranien Nour News, affilié au Conseil suprême de sécurité nationale (SNSC), a rapporté dimanche que malgré les mesures actives prises par le gouvernement fédéral à Bagdad, « certaines clauses de l’accord n’ont pas été pleinement mises en œuvre et nécessitent un suivi ».
Plus tôt dans la journée dimanche, le porte-parole du commandement des opérations conjointes irakiennes a déclaré que les forces gouvernementales ont commencé à prendre le contrôle total de tous les points frontaliers avec l’Iran voisin, soulignant que Bagdad s’est pleinement engagé à mettre en œuvre l’accord de sécurité avec Téhéran.
« Les forces gouvernementales irakiennes ont commencé à établir le contrôle de tous les points frontaliers avec l’Iran et à y appliquer les lois et la souveraineté irakiennes », a déclaré le général Tahsin al-Khafaji dans une interview publiée dimanche.
« Cette mesure vise à empêcher l’utilisation du sol irakien pour lancer une attaque contre les États voisins, conformément à la Constitution irakienne », a-t-il ajouté.
« Les forces irakiennes disposent des capacités militaires nécessaires pour contrôler la bande frontalière entre l’Irak et l’Iran », a-t-il déclaré.
« Le gouvernement central de Bagdad et le gouvernement régional du Kurdistan se coordonnent à des niveaux élevés à cet égard », a-t-il ajouté.
Khafaji a souligné que l’Irak s’est pleinement engagé à mettre en œuvre l’accord de sécurité avec l’Iran, qui est dans l’intérêt de la sécurité nationale de l’Irak.
L’Iran a fixé au 19 septembre la date limite pour que les autorités irakiennes prennent des mesures contre les groupes séparatistes anti-iraniens stationnés dans le nord de l’Irak, le long de la frontière de l’Iran.
Une source bien informée a indiqué, le vendredi 15 septembre, que les groupes terroristes avaient convenu de déposer les armes et de quitter les zones situées le long de la frontière entre l’Iran et la région du Kurdistan irakien.
La source, qui s’est exprimée sous couvert d’anonymat, a souligné que le gouvernement régional du Kurdistan irakien a pratiquement commencé des activités visant à éloigner les partis séparatistes de la frontière iranienne.
« Les parties se sont mises d’accord sur la relocalisation vers les camps déjà installés dans les provinces d’Erbil et de Souleimaniya. Ils ont pleinement approuvé les activités du gouvernement régional du Kurdistan », a déclaré la source.
Lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue iranien, Hossein Amir-Abdollahian, la semaine dernière à Téhéran, le ministre irakien des Affaires étrangères, Fouad Hussein, a déclaré que Bagdad était attaché au pacte de sécurité avec l’Iran visant à désarmer les groupes terroristes anti-iraniens basés dans la région du Kurdistan irakien.
Soulignant que la Constitution irakienne n’autorise aucun groupe à utiliser le territoire irakien pour attaquer d’autres pays, Hussein a déclaré que le gouvernement de Bagdad et la région du Kurdistan coopèrent à cet égard et soulignent tous deux la nécessité de mettre en œuvre l’accord de sécurité.
En mars, l’Iran et l’Irak ont signé un accord de sécurité qui prévoit une coordination dans la protection de la frontière entre les deux pays dans la capitale irakienne Bagdad.
Les groupes terroristes anti-iraniens actifs dans la région du Kurdistan irakien avaient intensifié leurs activités malveillantes, notamment dans les zones frontalières.
En réponse à ces activités, le Corps des Gardiens de la Révolution islamique a lancé plusieurs frappes aériennes contre leurs positions depuis le 24 septembre 2022, promettant de poursuivre les attaques jusqu’à ce que les groupes soient désarmés.
L’Iran a, à maintes reprises, averti les autorités locales du Kurdistan irakien qu’il ne tolérerait pas la présence et l’activité des groupes terroristes le long de ses frontières nord-ouest, affirmant que le pays y apporterait une réponse décisive si ces zones devenaient une plaque tournante du terrorisme.
Source: Avec PressTV