Des détenus d’une prison de Bahreïn ont annoncé avoir commencé une grève de la faim pour protester contre leurs conditions de détention, dénonçant notamment le confinement en cellule pendant 23 heures et les restrictions imposées à la prière.
Des prisonniers de la prison centrale de Jau, dans le sud du royaume, qui compte de nombreux Bahreïnis, condamnés ou jugés pour implication dans un mouvement de contestation en 2011, ont annoncé leur action dans une déclaration publiée lundi par le principal groupe d’opposition, Al-Wefaq.
Ils affirment être enfermés dans leurs cellules 23 heures par jour et réclament des soins médicaux, l’accès à l’éducation et l’autorisation de prier ensemble dans la mosquée de la prison.
L’Institut bahreïni pour les droits et la démocratie (BIRD), basé en Grande-Bretagne, a déclaré jeudi que « des centaines de prisonniers politiques » participaient à ce mouvement.
حراك ميداني تضامناً مع معتقلي سجن جو المضربين عن الطعام، والمطلب الشعبي الثابت: أفرجوا عنهم فوراً – أبو صيبع 10 أغسطس 2023#لنا_حق #أطلقوا_سجناء_البحرين #الوفاق #البحرين #Bahrain pic.twitter.com/1NKrGZPKlT
— Alwefaq Society (@ALWEFAQ) August 10, 2023
« Depuis de nombreuses années, les prisonniers politiques subissent des traitements dégradants et un enfermement prolongé dans des cellules, et se voient systématiquement refuser des soins médicaux », a déclaré Sayed Ahmed Alwadaei, directeur à BIRD.
« Je suis inquiète pour la vie de mon père », a confié jeudi à l’AFP Maryam al-Khawaja, dont le père est détenu depuis 12 ans et se verrait refuser tout traitement médical. « Je ne veux pas que mon père nous soit rendu dans un cercueil ».
« We don’t want you to hand them over to us as corpses. » Zainab Al-Khawaja conveys the ordeal of the families of hunger-striking political prisoners in Bahrain, including her father who began the strike yesterday. Stand in support and solidarity with the prisoners of conscience in… pic.twitter.com/lCm2KkXcEt
— #FreeAlKhawaja (@FreeAlKhawaja) August 10, 2023
Bahreïn, un petit royaume du Golfe, est dirigé par la dynastie des Al-Khalifa et peuplé en majorité des musulmans chiites.
Le pays est secoué par des troubles sporadiques depuis la répression en 2011, dans la foulée du Printemps arabe, d’un mouvement de contestation animé par la population, qui réclament des réformes politiques.
Siège de la Ve Flotte des Etats-Unis, Bahreïn est un allié des puissances occidentales mais des ONG l’accusent régulièrement de « sérieuses violations » des droits humains et « d’actes de torture » contre des opposants emprisonnés.