Le ministre libanais des Affaires étrangères et des Émigrants du gouvernement intérimaire, Abdallah Bou Habib, a envoyé une lettre au vice-président de la Commission européenne et responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, dans laquelle il dénonce la décision du le Parlement européen, émise le 12 juillet dernier, pour maintenir les déplacés syriens au Liban.
Sur une population de 6 millions d’habitants, le chiffre des déplacés syriens selon la Sécurité générale est estimé a plus de deux millions.
Dans sa lettre, Bou Habib a souligné « la nécessité de lancer un dialogue constructif et global entre le Liban et l’Union européenne sur tous les dossiers, en particulier le dossier du déplacement syrien », qui, selon lui, « commence à menacer non seulement la structure sociale libanaise et la stabilité économique, mais aussi la pérennité du Liban en tant qu’entité. »
Il a souligné « le respect par le Liban de ses droits et de ses responsabilités pour faciliter le retour sûr et digne des déplacés syriens dans leurs foyers, et en particulier dans les zones sûres, conformément aux principes du droit international, et d’une manière qui ne contredit pas la constitution libanaise laquelle stipule que le Liban n’est pas un pays d’asile ».
Le ministre libanais a également évoqué « la nécessité pour la communauté internationale de s’attaquer aux causes du déplacement syrien », comme ceci a été indiqué dans la résolution du Parlement européen, et « d’accélérer la récupération de la Syrie, en assurant notamment les infrastructures et les services sociaux de base afin de faciliter le retour des déplacés ».
Bou Habib a réaffirmé « la disponibilité du Liban à engager un dialogue avec l’Union européenne, visant à établir une feuille de route pour le retour sûr et digne des déplacés syriens dans leur pays ».
A la fin de sa lettre, le chef de la Diplomatie libanaise a encouragé « à aller de l’avant avec l’idée de former une mission administrative consultative globale, affiliée à l’Union européenne, pour discuter des besoins urgents du secteur public libanais et de la fourniture des services de base », espérant « lancer un dialogue libano-européen global et constructif couvrant tous les domaines, en particulier la question sensible des déplacés ».
Dans une interview avec un média libanais, le ministre libanais des Affaires sociales du gouvernement intérimaire, Hector Hajjar, avait mis en garde contre le chaos que pourrait provoquer la présence des déplacés syriens au Liban.
Il a indiqué que les autorités libanaises demanderont au Haut-commissariat aux affaires des personnes déplacées de fournir au ministère de l’Intérieur et des Municipalités toutes les données dont il dispose sur les Syriens déplacés.
Selon lui, le statut de déplacé devrait être abandonné à tous ceux qui quittent le territoire libanais, et les services de sécurité devraient pourchasser strictement les contrevenants, et empêcher leur entrée par des moyens illégaux.
Selon des observateurs, la présence de ce grand nombre de déplacés syriens exacerbe la crise économique que traverse le Liban, la plus importante de son histoire, marquée par l’effondrement de la monnaie nationale.
Source: Médias