Une conférence en présence de l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri, prévue à Lyon (sud-est) ce jeudi et qui avait été interdite par arrêté municipal pour « risques de troubles à l’ordre public », a été finalement autorisée par la justice, ont indiqué mercredi les conseils de M. Hamouri et le tribunal administratif.
« Le juge a exercé son rôle de contrepouvoir face à une décision absurde qui méconnaissait gravement la liberté d’expression », se sont félicités dans un communiqué Me William Bourdon et Vincent Brengarth. Ces derniers avaient introduit dès la prise de l’arrêté « un recours en urgence » devant la justice contre la décision du maire (écologiste) Grégory Doucet.
« La Ville de Lyon prend acte de la décision du tribunal administratif », a déclaré à l’AFP la municipalité. Elle avait expliqué mardi qu’elle avait pris son arrêté « à la demande de la préfecture, qui jugeait l’annulation indispensable au regard du risque de trouble à l’ordre public ».
Dans ses attendus, la juge des référés a estimé que « ni le maire de la Ville de Lyon ni la préfète du Rhône n’allèguent que M. Hamouri, lors des conférences organisées dans d’autres villes de France, aurait tenu des propos susceptibles d’être pénalement sanctionnés ou de susciter des troubles à l’ordre public ».
Organisée par le Collectif de soutien au peuple palestinien à la Bourse du Travail, la conférence intitulée « Palestine-Israël – colonisation/apartheid » doit accueillir, outre M. Hamouri, le président d’Amnesty International France, Jean-Claude Samouiller.
En janvier, après de vives critiques, Grégory Doucet avait déjà décidé d’annuler une table-ronde avec M. Hamouri sur le thème « Trente ans après la signature des Accords d’Oslo, regards sur la Palestine », organisée à l’Hôtel de Ville par la mairie.
Arrêté et emprisonné sans charges en 2005, Salah Hamouri a été condamné en 2008 à sept ans de prison par un tribunal israélien l’ayant reconnu coupable de participation à un projet d’assassinat d’Ovadia Yossef, ancien grand rabbin d’Israël, à l’origine du parti ultra-orthodoxe Shass.
Le Franco-Palestinien, qui clame son innocence dans cette affaire, avait été libéré en 2011 dans le cadre d’un échange de prisonniers ayant permis la libération du soldat franco-israélien Gilad Shalit.
Depuis son expulsion en décembre, l’avocat vit en France. Paris a jugé « contraire au droit » son expulsion, tandis que le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme l’a qualifiée de « crime de guerre ».
Source: AFP