Des centaines de druzes du Golan syrien occupé par « Israël » font face depuis mardi 20 juin à des tentatives israéliennes de confisquer leurs terres avec pour prétexte d’y installer des turbines éoliennes destinées à produire de l’énergie propre.
Ce projet israélien pour installer 32 nouvelles turbines dans le nord du Golan affecte une superficie de 45 dunums (1 dunum= 1000 m2) de terres agricoles situées à l’est, entre les villages Majdal Chams, Massada et Aïn Qania, et appartenant à des druzes syriens.
Les protestataires se sont rendus vers les sites ou les équipements ont été acheminés pour lancer les travaux, et y ont allumé des pneus. Les soldats de l’occupation ont tiré sur eux des balles en caoutchoucs et des gaz lacrymogènes.
Il y a eu des blessés dont certains sont graves et plus des arrestations.
Ce mercredi, les habitants ont décrété une grève générale tandis que les forces de sécurité et de la police de l’occupation israélienne ont dépêché des renforts escortés par des unités spéciales déployées sur les entrées et les ronds-points menant sur le lieu du projet pour empêcher les habitants d’y accéder.
En plus du champ destiné à installer ces éoliennes de 200 mètres de hauteur, seront confisquées les routes qui y mènent et d’autres terres sur lesquelles seront édifiées les installations de restauration et d’entrepôts.
Depuis l’occupation puis l’annexion du Golan, l’entité de l’occupation israélienne a édifié une trentaine de colonies accompagnée de projets d’investissements industriels et commerciaux.
20% des besoins énergétiques israéliens
C’est en 2009 que le gouvernement israélien a promulgué une résolution exigeant de rechercher des sources d’énergie alternatives dans le but de couvrir 20% des besoins énergétiques israéliens à partir de 2020.
Le plan préconisait initialement d’installer 25 éoliennes géantes sur les terres du Golan syrien occupé, où la vitesse du vent et sa quantité sont les plus élevées. Le gouvernement de l’occupation israélienne a informé les habitants syriens qu’il va entamer l’installation de 42 éoliennes dans la région Tal al-Faras et 30 dans la vallée d’al-Mansoura.
Ces turbines devraient fournir 152 mégawatts d’énergie qui apporteront à la Société israélienne de l’Electricité des gains estimés à près de 40 millions de dollars par an.
Mais les dommages que le projet causera pour 24 000 habitants autochtones sont considérables.
En plus de l’usurpation de leur terre, leurs activités agricoles y sont compromises. De même pour la faune qui joue un rôle prépondérant.
Leurs villages, déjà assiégés par les mesures de sécurité seront étranglés par les coupages qui seront entrepris à l’avantage du projet énergétique. Ils ont essayé en vain de saisir les tribunaux israéliens pour éliminer les contrats de loyer que les propriétaires de terres avaient contractés.
Mais en vain. Le gouvernement israélien ayant promulgué une loi décrétant que c’est « un projet national » a autorisé le ministre des Finances de confisquer les terres pour l’exécuter.
Le gouvernement syrien a mis du sien, avec des recours au Conseil de sécurité et de l’Assemblée général des Nations unies, mais sans utilité non plus.
Les messages syriens ont révélé les manœuvres sournoises que les Israéliens ont mis en exécution pour contraindre les habitants à leur remettre les titres de propriété Tapu, datant de l’époque ottomane pour les remplacer par des documents israéliens dans une tentative de suggérer que la population syrienne a normalisé avec les colons sionistes, et justifier devant l’opinion publique internationale l’annexion du plateau du Golan.
Selon un habitant du Golan Emile Masoud, le dossier judiciaire n’est pas bouclé.
« Actuellement, il y a 184 agriculteurs, en plus de cinq associations agricoles », a-t-il indiqué pour al-Araby.
D’après lui, la police israélienne projetait dans ses dernières tentatives, de séparer les cas et de distinguer les agriculteurs, mais « nous avons rejeté cette demande ».
Il a expliqué qu’il y a 18 associations agricoles au Golan, et leurs chefs ont convenu depuis 2017 de combattre ce projet.
« Ils sont tous d’accord que cette région sera condamnée à la paralysie générale si le gouvernement de l’occupation persiste à exécuter son projet », a-t-il averti avant de conclure : « nous sommes déterminés a préserver notre terre, et nous n’abandonnerons pas notre appartenance à la Syrie ».
Source: Divers