Une foule d’Israéliens est descendue samedi soir à Tel-Aviv et dans d’autres villes israéliennes pour la 24e semaine consécutive, pour protester contre le projet de réforme controversé du système judiciaire du gouvernement de Benjamin Netanyahu.
Ces nouvelles manifestations interviennent quelques jours après que les deux principaux chefs de l’opposition israélienne, Yaïr Lapid et Benny Gantz, ont suspendu leur participation aux négociations censées permettre de trouver un terrain d’entente sur la réforme qui divise profondément le pays.
M. Netanyahu a annoncé le 27 mars une « pause » dans le projet pour donner une « chance […] au dialogue », mais la mobilisation contre la réforme reste forte.
A Tel Aviv, où s’est tenu le plus grand rassemblement, Ami Bluzer, un avocat, a estimé que M. Netanyahou cherche à gagner du temps pour affaiblir l’opposition.
« Tous les projets de loi (de la réforme judiciaire) sont toujours comme une balle dans la chambre qui peut être libérée à tout instant. Les choses n’ont pas changé », a-t-il dit à l’AFP.
Vendredi, le ministre de la Justice Yariv Levin, principal artisan de la réforme judiciaire, s’est dit « plus que jamais déterminé à continuer et à tout faire pour faire passer la réforme, qui est nécessaire pour redresser le système judiciaire ».
Dans la ville de Petah Tikvah (centre), Neria, un avocat a estimé qu’après la suspension des pourparlers, il y a un plus grand risque que la coalition au pouvoir reprenne sa réforme de manière unilatérale.
« Le gouvernement ne dit pas qu’il va arrêter la réforme, et nous voulons lui faire comprendre que nous sommes toujours là, et que s’il propose une réforme que nous jugerons mauvaise pour la démocratie, nous sommes là et nous nous y opposons », a-t-il déclaré à l’AFP.
Pour le gouvernement, l’un des plus à droite de l’histoire d’Israël, la réforme du système judiciaire vise entre autres à rééquilibrer les pouvoirs en diminuant les prérogatives de la Cour suprême, que l’exécutif juge politisée, au profit du Parlement.
Les détracteurs de la réforme estiment au contraire qu’elle risque d’ouvrir la voie à une dérive non libérale ou autoritaire.
Source: AFP