L’Arabie saoudite a annoncé lundi 29 mai avoir exécuté deux jeunes Bahreïnis détenus, Jaafar Mohammad Sultan et Sadeq Majed Thamer, 8 ans après leur arrestation.
Dans le chef d’accusation du ministère de l’Intérieur saoudien, les deux jeunes hommes ont été condamnés « pour avoir rejoint une cellule terroriste qui vise à déstabiliser la sécurité de l’Arabie saoudite et de Bahreïn et à y semer le chaos ».
Les autorités saoudiennes les avaient arrêtés le 8 mai 2015 à la « King Fahd Causeway » qui relie l’Arabie saoudite et Bahreïn, sans mandat d’arrêt délivré à l’époque contre eux, et les ont transférés au « General Investigation » prison de la ville de Dammam.
Le 11 janvier 2022, le Tribunal pénal spécialisé dans les affaires de « terrorisme », basé à Riyad, a confirmé la condamnation à mort prononcée contre Thamer et Sultan.
Leur exécution a été condamnée par plusieurs organisations des droits de l’homme, dont l’Institut du Golfe pour la Démocratie et les droits de l’homme, le Forum du Bahreïn pour les droits de l’homme et Salam pour la démocratie et les droits de l’homme.
Dans un communiqué conjoint, elles ont accusé les autorités saoudiennes d’avoir exécuté « un verdict arbitraire » à leur encontre dans « un procès entaché d’infractions juridiques » accusant « une justice politisée ».
Ces organisations ont assuré que les deux martyrs avaient nié les faits qui leur avaient été extorqués sous la torture.
« Les autorités saoudiennes ont recours à l’accusation de ‘terrorisme’ pour punir ses opposants dans le cadre de campagnes de répressions menées pour des raisons politiques », ont-elles aussi dénoncé.
Condamnant cette exécution, l’organisation Américains pour la démocratie et les droits de l’homme à Bahreïn a révélé que le bilan des victimes des exécutions dans le royaume saoudien depuis le début de l’an s’élève désormais à 38.
Selon l’Organisation euro-saoudienne des droits de l’homme « les deux jeunes hommes ont été victimes de disparition forcée, de torture et d’aveux extorqués, et qu’ils se sont également vu refuser le droit de se défendre de manière adéquate ».
Et l’organisation de souligner que « le maintien des condamnations à mort disciplinaires illustre le niveau de férocité et de brutalité du roi Salmane et de son fils (le prince héritier Mohammad) et leur prédisposition aux assassinats, même dans les cas qui n’incluent pas d’accusations de meurtre ».
Source: Divers