François Hollande a vivement dénoncé lundi à Malaga les populistes et extrémistes qui « menacent les intérêts des nations qu’ils prétendent représenter » ainsi que la politique de son homologue américain Donald Trump.
« Les nationalistes ne menacent pas simplement l’Europe, ils menacent aussi les intérêts des nations qu’ils prétendent représenter », a lancé le président français au côté du chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy, lors d’une conférence de presse commune à l’issue du 25e sommet franco-espagnol.
L’arrivée au pouvoir de populistes, de nationalistes et extrémistes signifierait selon lui une « plus grande fragilité pour contrôler l’immigration » et « moins d’exportations, moins d’investissements et donc moins d’emplois ».
« Quelle est leur référence, quel est leur modèle? » s’est interrogé M. Hollande, avant de répondre: « Le président des Etats-Unis et le président de la Russie (Vladimir Poutine) qui ne sont pas des modèles européens. »
« Quel est leur souhait pour (résoudre) la crise de la Syrie: de conforter M. Bachar al-Assad? », le président syrien, a-t-il encore demandé.
« La sortie de l’Europe » que proposent les nationalistes signifierait « le repli, la fin des échanges, une fausse souveraineté qui se traduirait par moins d’emplois, de croissance et de libertés ».
« Au nom de l’Europe, l’Europe que nous avons bâtie depuis 60 ans, au nom de la France, de ses intérêts, nous devons refuser ces solutions qui affaibliraient le rayonnement de notre pays » mais aussi « les droits, les protections, les libertés et les possibilités d’emploi et d’activité économique », a-t-il plaidé.
Rajoy a lui aussi pris la défense des acquis de l’UE mais estimé que les partis populistes ne parviendraient pas à faire éclater l’Europe. « Je pense que non, franchement non, ça ne va se faire », a-t-il dit.
Evoquant la crise des subprimes qui avait mis à genoux l’économique mondiale en 2008, le président français a vertement critiqué Donald Trump, sans toutefois le nommer.
« Les crises ne viennent pas de nulle part, elles viennent d’un certain nombre de comportements, de laxisme, de dérégulations, celles-là même que l’on voudrait, de nouveau, aux Etats-Unis introduire », a-t-il déploré.
Source: AFP