L’ambassadrice américaine à l’ONU Linda Thomas-Greenfield a estimé le jeudi 30 mars que la Russie « ne devrait pas être » membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, dans un entretien exclusif à l’AFP.
« La Russie est membre permanent du Conseil de sécurité. Elle ne devrait pas l’être en raison de ce qu’elle fait en Ukraine, mais la charte (des Nations Unies) ne permet pas de modifier son statut de membre permanent », a-t-elle déploré depuis San Jose, la capitale du Costa Rica où elle assiste à un sommet de la démocratie.
La Russie doit succéder samedi au Mozambique à la tête de l’organe exécutif de l’ONU pour une durée d’un mois.
Linda Thomas-Greenfield a souligné qu’elle attend de la Russie qu’elle se comporte « de manière professionnelle » à la présidence, tout en émettant des doutes.
« Nous nous attendons également à ce qu’ils cherchent des occasions pour faire progresser leur campagne de désinformation contre l’Ukraine, les États-Unis et tous nos alliés », a-t-elle prétendu.
Mme Thomas-Greenfield a souligné que les Etats-Unis condamneraient les actions de la Russie et feraient savoir au monde entier « ce que fait la Russie et les conséquences de ses actions contre l’Ukraine ».
Concernant la bataille diplomatique que se livrent la Chine et Taïwan afin de renforcer leurs liens diplomatiques avec des pays d’Amérique latine, Mme Thomas-Greenfield a assuré que Washington respectait la politique d' »une seule Chine » promue par Pékin qui considère l’île autonome comme faisant partie de son territoire.
La diplomate a toutefois estimé que les Etats-Unis et Taïwan avaient un « partenariat solide » et qu’ils soutenaient les droits des citoyens détenteurs d’un passeport taïwanais.
Le week-end dernier, le Honduras a établi des relations diplomatiques avec la Chine au détriment de Taïwan.
Mme Thomas-Greenfield a également évoqué la crise sociale, économique et politique en Haïti et la possibilité d’une intervention internationale, comme l’a suggéré il y a quelques jours le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell.
« Nous sommes très préoccupés par Haïti. La situation s’est détériorée au cours des derniers mois », a-t-elle déploré, tout en reconnaissant discuter « de la manière d’organiser une force internationale qui ne proviendrait pas des Nations unies ».