Le ballon chinois qui a survolé pendant plusieurs jours le territoire américain avant être abattu le 4 février a révélé des points faibles de la défense aérienne des États-Unis, a estimé auprès de Sputnik le capitaine de 1er rang à la retraite Konstantine Sivkov, vice-président de l’Académie russe des sciences des fusées et de l’artillerie.
« L’incident avec le ballon chinois a effectivement testé le système continental de défense aérienne des États-Unis. Le point important c’est que le système s’est avéré impuissant. En d’autres termes, il s’est avéré impossible d’abattre avec des équipements au sol le ballon à l’altitude à laquelle il volait. Seul le F-22 Raptor avec son puissant radar pouvait atteindre une telle altitude. Les F-15 et F-16 ne pouvaient tout simplement pas le voir », a-t-il expliqué.
Les États-Unis habitués à considérer la Chine comme une menace
De son côté, Pavel Kamennov, politologue et chercheur à l’Institut de la Chine et de l’Asie moderne de l’Académie des sciences de Russie, note que Washington a l’habitude de traiter « pour n’importe quelle raison » la Chine comme une menace à la sécurité nationale américaine.
« Le ballon n’a menacé personne, il n’a rien détruit. Le point fondamental est que l’espace aérien a été violé, mais Pékin a réagi instantanément et s’est excusé. En outre, la reconnaissance de la zone est désormais beaucoup plus efficace depuis l’espace. Cependant, avant même le début de l’enquête américaine, le ballon a immédiatement été désigné comme un ballon de reconnaissance », a-t-il ajouté.
L’incident dans le ciel américain
Dénonçant une « violation inacceptable » de leur « souveraineté », les États-Unis ont annoncé avoir abattu au-dessus de l’eau au large de la côte de Caroline du Sud un ballon chinois qui survolait leur sol depuis plusieurs jours.
Pékin a exprimé son « fort mécontentement » et a protesté « contre l’utilisation de la force par les États-Unis » contre « aéronef civil, utilisé à des fins de recherches, principalement météorologiques » mais qui a « dévié de sa trajectoire ».
Toutefois Washington insiste qu’il s’agissait d’un ballon espion utilisé «dans une tentative de surveiller des sites stratégiques » américaines. Joe Biden a assuré qu’avoir donné l’ordre le 1er février d’abattre « dès que possible » le ballon, mais que le Pentagone souhaitait attendre « le lieu le plus sûr pour le faire » afin d’éviter tout dégât au sol lors de la retombée d’éventuels débris.
Quoiqu’il en soit, suite à l’incident, la visite du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken en Chine a été reportée. Cette visite aurait été la première d’un secrétaire d’État américain depuis octobre 2018.
Source: Sputnik