Le deuxième round des discussions d’Astana syro-syriens a été lancé ce jeudi, sous l’égide de l’Iran, de la Russie et de la Turquie. Cette fois-ci avec la participation des Etats-Unis et de la Jordanie. Le premier avait eu lieu le mois de janvier dernier.
Une session plénière avec la participation des trois parrains de ces négociations, ainsi que des émissaires du président syrien Bachar al-Assad et une petite délégation de rebelles, s’est ouvert dans l’après-midi à l’hôtel Rixos d’Astana, la capitale du Kazakhstan.
Etant le couronnement de deux jours de tractations consultatives bilatérales entre les délégations présentes, elle devrait aborder le volet militaire pour mettre fin aux combats en Syrie, indique la télévision al-Mayadeen.
« Les discussions devraient se concentrer sur la recherche du mécanisme destiné à surveiller le cessez-le-feu », a précisé le correspondant d’al-Mayadeen, faisant état de difficultés sur les détails techniques et autres opérationnels qui nécessitent de se traduire sur le terrain.
Selon l’AFP, des discussions directes entre représentants du régime et de l’opposition armée ne sont toutefois pas prévues.
Initialement annoncées pour mercredi, les discussions avaient été repoussées à jeudi pour des « raisons techniques », selon les autorités kazakhes.
Le bon moment
« Maintenant, c’est exactement le bon moment pour multiplier les efforts en vue de normaliser le processus politique en Syrie », a déclaré l’émissaire de l’ONU pour la Syrie Staffan de Mistura, cité par l’agence de presse russe TASS, lors d’une rencontre à Moscou avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
Il a réitéré le « soutien » de l’ONU à ces discussions où les Nations unies seront représentées par une « équipe technique ».
Définir les zones
Plus tard dans la journée, M. de Mistura s’est également entretenu avec le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, qui a dit espérer que les négociations à Astana permettraient notamment de tracer un « plan uni » où seront marquées toutes les zones contrôlées par l’opposition modérée et les militants jihadistes.
« Il est particulièrement important de définir les zones où se trouvent les terroristes du groupe Etat islamique (EI) et du Front Al-Nosra contre lesquels nous allons poursuivre la lutte ensemble avec l’opposition modérée et nos alliés — la Turquie et l’Iran », a souligné M. Choïgou, lors de cette rencontre.
L’entêtement turc
La délégation syrienne gouvernementale est conduite, comme en janvier, par l’ambassadeur syrien à l’ONU Bachar al-Jaafari.
« Astana 2 devrait préparer le terrain à la rencontre de Genève », qui devrait avoir lieu le 23 février prochain, a indiqué M. Jaafari.
Il a déploré le fait qu’il il n’y aura pas de communiqué final « en raison de l’entêtement turc et de sa faible participation ».
M. Jaafari a assuré que son pays « se réserve le droit de riposter aux groupes armés terroristes et qu’il continuera à combattre le terrorisme jusqu’à la libération du dernier pouce du sol syrien ».
Les rebelles bien fouillés
Pour leur part, les rebelles ont envoyé à Astana une délégation « plus modeste » que le mois dernier, a indiqué à l’AFP mercredi un porte-parole rebelle, Yehya al-Aridi.
Selon al-Mayadeen, elle représente 9 milices est de nouveau conduite par Mohammad Allouche, chef de la milice pro saoudienne Jaïsh al-Islam (L’Armée de l’islam). Ses membres ont été minutieusement fouillés alors qu’ils voulaient rentrer dans la salle de réunion, a constaté son correspondant.
Les premiers pas vers le règlement
La délégation d’experts russes à Astana sera menée par Alexandre Lavrentiev, envoyé spécial du président Vladimir Poutine pour la Syrie.
Alors que l’Iran est représenté par son vice-ministre des Affaires étrangères Hossein Jaberi Ansari.
« Le processus d’Astana est parvenu a franchi les premiers pas vers le règlement de la crise syrienne », a il M. Ansari, dit lors d’un point de presse.
Des rencontres directes
Pour sa part, le porte-parole du groupe de Riyad de l’opposition syrienne, le Haut Comité des négociations Salem al-Mouçallet a dit que « l’opposition voudrait des négociations directes avec le gouvernement pour discuter de la transition politique durant le rencontre de Genève », dont il n’a pas encore reçu le calendrier, selon ses dires.
Au côté du HCN, il existe aussi trois autres groupes représentants les opposants syriens en exil : le groupe ou la tribune du Caire, le groupe de Moscou et le groupe de Beyrouth, le plus récent.
Sources: AFP, Al-Mayadeen TV