Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian et son homologue française, Catherine Colonna, se sont entretenus au téléphone, le mercredi 25 janvier.
Au cours de cette conversation téléphonique, le chef de la diplomatie iranienne a qualifié de « non amicale » la prise de position de Paris à l’égard de récentes émeutes en Iran.
Auparavant, M. Amir-Abdollahian avait évoqué dans un tweet ses négociations avec Mme Colonna en Jordanie, soulignant avoir expliqué à son homologue française que Paris devait reprendre la voie du dialogue et de la diplomatie, pour remédier à son attitude contre-productive vis-à-vis des affaires intérieures de la République islamique d’Iran.
Au cours de sa conversation téléphonique avec Catherine Colonna, il a déclaré : « L’Iran privilégie le dialogue et la diplomatie, et comme vous l’avez constaté, en cas de confrontation de nos interlocuteurs, nous opterons également pour des mesures de rétorsion efficaces et rapides », rapporte le site iranien francophone PressTV.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a critiqué par la suite l’action irresponsable et contre-productive du Parlement européen d’avoir proposé que l’Union européenne place le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) sur sa liste noire des organisations terroristes.
« Le CGRI est une institution officielle de la République islamique d’Iran et un élément de la défense de la sécurité nationale iranienne, et ce, d’autant plus qu’il a joué un rôle indéniable dans le combat contre le terrorisme dans toute la région du Moyen-Orient », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.
Dans une autre partie de cet entretien téléphonique, Hossein Amir-Abdollahian a critiqué la profanation des valeurs religieuses des musulmans par le magazine satirique français Charlie Hebdo, et a condamné aussi l’offense contre le noble Coran en Suède et aux Pays-Bas.
Le chef de la diplomatie iranienne a dit ensuite à son homologue française que Téhéran et Paris devraient se concentrer sur la promotion de leur coopération sans se laisser tenter de répéter les erreurs de l’ancien président américain, Donald Trump envers la République islamique d’Iran.
Au cours de cet entretien, la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a insisté pour sa part sur l’importance des relations Paris-Téhéran, en soulignant que la France n’était jamais intervenue, selon elle, dans les affaires intérieures de la République islamique d’Iran.
Elle a souhaité le renforcement des relations entre les deux pays et a plaidé pour la libération des prisonniers français détenus en Iran.
Ces individus ont été condamnés à des peines de prison pour espionnage et actes contre la sécurité nationale iranienne.
Les deux parties ont également échangé des points de vue sur les relations consulaires irano-françaises.
Sanctions contre les Européens et le Royaume-Uni
Entre-temps, Téhéran a sanctionné 25 individus et entités de l’Union européenne, parmi lesquels 10 Français, notamment la maire de Paris, et neuf du Royaume-Uni en représailles aux sanctions imposées lundi par ces derniers.
Les autorités iraniennes reprochent à ces personnalités de “soutenir le terrorisme et des groupes terroristes”, “d’encourager la violence contre le peuple iranien” ou de “disséminer de fausses informations sur l’Iran”, a expliqué le ministère iranien des Affaires étrangères. Les sanctions iraniennes incluent des mesures financières et l’interdiction de délivrer un visa d’entrée dans le pays, selon le ministère.
L’Iran avait averti mardi qu’il allait répliquer à la décision prise la veille par l’UE d’ajouter 37 personnes ou entités iraniennes sur la liste de ses sanctions sous prétexte de violation des droits humains.