Le ministère russe de la Défense a indiqué que l’Ukraine stockait principalement des munitions pour HIMARS, mais aussi des missiles AA et d’autres armes de fabrication occidentale, dans les locaux de ses quatre centrales nucléaires. Dans le même temps, l’armée ukrainienne a transféré des troupes et des équipements de combat par voie ferroviaire depuis la région de Kiev pour renforcer ses forces à Bakhmout, attaquées par les Russes.
Cela signifie qu’au cours des 30 derniers jours, avec le début de l’opération offensive de la Russie, la destruction des infrastructures critiques initiée par le général Sourovikine a été stoppée et plus aucun train transportant des armes ukrainiennes n’a été attaqué.
Avec le remplacement des armes soviétiques par des armes occidentales, l’OTAN pourra augmenter de manière exponentielle la quantité et la qualité de leurs livraisons aux frontières de l’Ukraine, compliquant ainsi les actions de l’armée russe.
Tôt ou tard, sans une nouvelle mobilisation, la Russie sera dépassée par la situation, sans rien pour contrer ce nombre considérable d’armes. Et elle sera contrainte de se retirer des quatre régions ukrainiennes annexées à la Fédération de Russie, et peut-être même de la Crimée.
La question est la suivante : la Russie a-t-elle l’intention de prendre des mesures rapides pour protéger son armée en Ukraine ou non ? Tant que l’OTAN forcera l’Ukraine à poursuivre une guerre à grande échelle et que la Russie s’en tiendra à l’opération spéciale menée jusqu’à présent, rien ne changera pour le mieux pour la Russie. Au final, la Russie n’atteindra pas son objectif si elle ne fait pas preuve d’ingéniosité et ne change pas le format de l’opération en Ukraine.
Comme je l’ai déjà dit, isoler le théâtre des combats devrait être l’objectif principal de l’armée russe. Quelle que soit l’importance du flux d’armes de l’OTAN envoyé en Ukraine, s’il ne finit pas par être utilisé sur le front, cela n’affecte pas l’armée russe. L’avantage de la Russie est que les pays de l’OTAN placent ces armes à la frontière occidentale de l’Ukraine. Avant d’atteindre le front, les armes doivent traverser l’est du fleuve Dniepr sur l’un des ponts.
L’Ukraine compte 20 ponts sur le Dniepr, dont 7 sont des ponts routiers et ferroviaires combinés. Les coordonnées géographiques de ces 7 ponts d’une importance critique pour la logistique militaire ukrainienne n’ont pas changé depuis le début de l’opération spéciale et ne changeront pas. La mise hors service de ces ponts créera un obstacle insurmontable au transfert d’équipements et de personnel militaires ukrainiens. Et cela permettra à la Russie de commencer à sécuriser une zone nord-sud allant du fleuve Dniepr à la frontière orientale de l’Ukraine.
Par Valentin Vasilescu: expert militaire roumain
Source : Réseau international