Des heurts ont opposé mercredi des policiers à des manifestants près de la capitale de Bahreïn, Manama, à l’issue d’une cérémonie de deuil pour trois jeunes tués alors qu’ils tentaient de fuir en Iran, ont rapporté des témoins.
Après la cérémonie, des centaines de personnes qui y avaient pris part se sont répandues dans les rues du village chiite de Bani Jamra en lançant des slogans hostiles au régime, selon ces témoins.
Les policiers ont dispersé les manifestants avec des tirs de chevrotine qui ont touché plusieurs protestataires, ont ajouté ces témoins, sans pouvoir donner de bilan précis des blessés.
Par ailleurs, dans la nuit de mardi à mercredi, deux civils ont été légèrement blessés près de Manama dans une explosion qui a été qualifiée par le ministère de l’Intérieur d’acte « terroriste ». Une version des faits suspectée par l’opposition bahreïnie .
Bahreïn, siège de la Ve Flotte des Etats-Unis, est secoué par des manifestations sporadiques depuis la répression en 2011 d’un mouvement de contestation pacifique animé par la majorité chiite qui réclame une monarchie constitutionnelle dans ce petit royaume du Golfe dirigé par la dynastie wahhabite des al-Khalifa depuis plus de deux siècles.
Mardi, des heurts entre des manifestants et des policiers avaient eu lieu à l’occasion de manifestations marquant le sixième anniversaire du lancement de ce mouvement.
La contestation persiste en dépit de la répression qui a déployé tous les moyens pour lui mettre fin: en plus des tirs de chevrotine meurtriers pour disperser les rassembelements populaires, des séquestrations arbitraires et des exécutions pratiquées à la base d’aveux soutirés sous la torture, l’opposition bahreinie d’Al-Wefaq a été directement visée par la fermeture de ses sièges, sans oublier la dénaturalisation de son guide spirituel cheikh Ali Qassem. Les liquidations se sont ajoutées à ce repertoire de crimes commis par le régime, alors qu’il est question d’une assitance qui lui procurée par des services de répression israéliens.
Sources: AFP, al-Manar