Ayant pendant longtemps dissimulé tant bien que mal son rôle dans la guerre syrienne, les dirigeants israéliens semblent plus enclin à afficher leur volonté de jouer un rôle décisif dans sa reconstruction. Le but final étant toujours de sortir ce pays de l’axe de la résistance.
Selon le quotidien israélien Yédiot Aharonot, un plan a été mis sur la table du Cabinet ministériel israélien restreint préconisant de proposer la reconstruction de la Syrie en contrepartie de la reconnaissance par les autorités syriennes de l’annexion des hauteurs du Golan occupé et la réduction de l’influence de l’Iran en Syrie.
Faite par le ministre israélien de la Construction et du Logement l’ancien général Yoav Galant, dimanche 12 février, elle s’inscrit dans le cadre des discussions entamées en préparation à la prochaine rencontre entre le président américain, Donald Trump et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. L’objectif fixé pour ces tractations étant d’empêcher l’établissement d’un axe Iran-Syrie-Liban et l’instauration en Irak d’un passage terrestre entre ses composantes .
« La position d’Israël et son intérêt consistent à faire part devant Trump de l’opposition israélienne à toute présence iranienne en Syrie dans un prochain règlement », a écrit le journal.
Cette initiative vise à freiner la « danger iranien qui menace les frontières nord d’Israël », en imposant des obstacles à un passage terrestre entre l’Iran et le Hezbollah au Liban à travers la Syrie.
« Le plan tel qu’il est conçu par le ministre israélien prend en compte les intérêts israéliens et américains mais aussi ceux de la Russie et de l’Europe et « du monde sunnite modéré »», estime le quotidien.
Il préconise entre autre que les Etats-Unis dirigent une coalition pour la reconstruction de la Syrie via des investissements de plusieurs dizaines de milliers de dollars et accorde à la Russie une reconnaissance internationale de la centralité de son rôle dans ce pays et de son droit d’avoir une base militaire.
Il stipule aussi que les Etats-Unis incitent les Russes à freiner l’ingérence iranienne en Syrie en échange de quoi ils leur concèderont une substitution du président Bachar al-Assad qui soit compatible avec leurs intérêts .
De l’avis du Yediot Aharonot, l’Iran contrôle totalement ou partiellement au Moyen-Orient trois capitales, Beyrouth, Bagdad et Sanaa.
« En Syrie, il dispose d’une influence indéniable via son allié syrien (Assad), et avec l’aide du Hezbollah et des autres milices chiites et ce sous une couverture défensive russe, ce qui consiste en soi un scénario dangereux », conclut-il.
L’ancien général Yoav Galant a déjà présenté son plan au Premier ministre Benjamin Netanyahu et une réunion politico-sécuritaire de la Knesset devrait se pencher aujourd’hui sur le projet.
Ce plan n’est pas sans rappeler selon le journal libanais al-Akhbar la condition imposée par le ministre israélien de la guerre Amir Peretz, au lendemain de la guerre 2006 : l’intérêt d’Israël dépend du fait d’empêcher l’Iran de participer à la reconstruction du Liban.