Pas un jour ne passe sans que les USA ne planifient et ne prédisent des pires scénarios afin de faire plier le Liban.
La sous-secrétaire d’État américaine pour les affaires du Proche-Orient, Barbara Leaf, a averti que le Liban était ouvert à tous les scénarios, y compris une « désintégration complète de l’État ». Elle a prédit que « les Libanais devront probablement endurer davantage de souffrances avant de former un nouveau gouvernement », c’est ce qu’a rapporté ce mardi 8 novembre le quotidien libanais AlAkhbar.
Lors d’une réunion organisée, le vendredi 4 novembre, par le Wilson Center sur la politique américaine au Liban, et animée par l’ancien ambassadeur américain au Liban David Hale, Mme Leaf a déclaré : « Je vois plusieurs scénarios, la désintégration est le pire d’entre eux… Les forces de sécurité et l’armée pourront perdre le contrôle et il y aura un mouvement d’exode massif. Il existe de nombreux scénarios catastrophiques. En même temps, j’imagine que les députés feront eux-mêmes leurs valises et se rendront en Europe, où ils ont leurs affaires ».
Et d’ajouter : « ce n’est pas le travail des diplomates étrangers d’aller au parlement et de faire pression sur les députés pour qu’ils élisent un président. Je pense qu’il faut que les choses s’aggravent, avant qu’il y ait une pression populaire ressentie par les parlementaires. Nous exerçons des pressions sur les dirigeants politiques pour qu’ils fassent leur travail, mais rien n’est aussi efficace que la pression populaire, et tôt ou tard, ça bougera à nouveau ».
La dirigeante US est même allée jusqu’à prétendre que « l’effondrement du Liban lui permettra en quelque sorte d’être reconstruit sur ses cendres, et libéré de la malédiction que le Hezbollah représente pour lui (…) mais le peuple du Liban, et ses voisins la Jordanie, Israël et le peuple syrien porteront le plus lourd fardeau de l’effondrement de l’État libanais. Nos efforts visent à éviter ce scénario et à exercer des pressions sur ceux qui dirigent le pays ».
Selon ses propres termes, « le Hezbollah représente une menace pour nous et les voisins du Liban, et pour les Libanais eux-mêmes. Nous continuerons à imposer des sanctions et à bloquer ses réseaux dans la région et ailleurs ».
Leaf a en outre souligné que son pays et l’Arabie saoudite partageaient la même vision concernant la situation au Liban.
« Nos relations ont traversé une période de tension. Mais nous avons des points communs stratégiques à l’égard des pays sensibles comme le Liban et le Yémen. Donc, nous avons travaillé intensivement pour les réformes, et les Français sont aussi intervenus… Les Saoudiens ont reculé, mais je pense qu’ils reviendront ».