Le chef de la diplomatie iranienne Hossein Amir-Abdollahian a affirmé, le lundi 24 octobre, que son pays ne resterait pas «indifférent» s’il était prouvé que la Russie utilise des drones de fabrication iranienne en Ukraine.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a prétendu lundi que la Russie aurait commandé «environ 2 000 Shaheeds iraniens», des drones kamikazes, pour appuyer son opération en Ukraine.
«Dans la guerre en Ukraine (…) nous sommes contre le fait d’armer aussi bien la Russie que l’Ukraine», a indiqué M. Amir-Abdollahian dans des déclarations vidéo publiées par les médias locaux, rapporte l’AFP.
«Nous n’avons fourni à la Russie ni armes ni drones à utiliser dans la guerre contre l’Ukraine», a-t-il ajouté répétant de précédents démentis, tout en reconnaissant une coopération de défense entre Téhéran et Moscou.
Le ministre iranien a réaffirmé la volonté de son pays de tenir des pourparlers directs avec l’Ukraine à ce sujet, soulignant avoir transmis un message en ce sens au chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE) Josep Borrell.
«J’ai dit à M. Borrell que s’il devenait clair pour nous que la Russie a utilisé des drones iraniens contre l’Ukraine, nous ne serons certainement pas indifférents à cette question», a-t-il affirmé.
Ces dernières semaines, l’Ukraine et ses alliés occidentaux ont accusé Moscou d’avoir utilisé des drones de fabrication iranienne lors d’attaques contre l’Ukraine.
L’Iran a rejeté ces accusations, tandis que le Kremlin a soutenu que les Occidentaux cherchaient à «faire pression» sur Téhéran.
Sanctions
La semaine dernière, l’UE et le Royaume-Uni ont annoncé de nouvelles sanctions contre l’Iran, visant trois généraux et une entreprise d’armements «responsables de fournir à la Russie des drones kamikazes» pour bombarder l’Ukraine.
Plus tôt lundi, le porte-parole des Affaires étrangères à Téhéran, Nasser Kanani, a rejeté les allégations des États-Unis selon lesquelles des militaires iraniens étaient déployés en Crimée, péninsule ukrainienne annexée par Moscou, pour aider les Russes au maniement des drones lancés contre des infrastructures énergétiques et des villes en Ukraine.
«Nous condamnons fermement ces allégations qui visent à détourner l’attention de l’opinion publique du rôle destructif (des États-Unis) dans la guerre en Ukraine (…) en exportant massivement des armes et des équipements» vers Kiev, a-t-il affirmé.
En septembre, Kiev a décidé de réduire considérablement ses relations diplomatiques avec Téhéran, sous prétexte de livraisons d’armes présumées à Moscou.