Le rapport de la commission d’enquête du Conseil de la Choura qui s’était emparé de l’affaire de Mahsa Amini a donné ce dimanche son verdict final sur les causes de sa mort trois jours après son arrestation par la police des moeurs pour « tenue vestimentaire indécente ». Ses conclusions concordent avec celles du médecin légiste de la capitale iranienne selon lesquelles la jeune femme décédée « n’a pas été battue ni insultée par la police ».
Le rapport parlementaire indique que « ceux qui ont pris des positions hâtives et préparé le terrain pour exploiter l’accident devraient corriger leurs positions, sinon ils devraient être poursuivis ».
Depuis la mi-septembre, date de la mort de Mahsa Amini, les manifestations qui ont éclaté ont été exploitées par des parties qui ont obtenu le soutien des dirigeants occidentaux, dont le président Joe Biden, des médias occidentaux et de ceux de leurs alliés des monarchies du golfe. Des actes de vandalisme et des assasinats ont été perpétrés contre des membres des forces de l’ordre et des civils.
Mais la commission parlementaire a toutefois critiqué le mode d’action de la Police avec cette affaire, estimant que « l’annonce rapide par la police des détails de l’accident et des excuses pour la négligence auraient réduit les conséquences désastreuses de l’accident et empêché son utilisation dans les médias ennemis. »
« Il est nécessaire d’équiper les policiers d’uniformes équipés de caméras, et d’équiper également les voitures de police de caméras », a proposé son rapport.
Ce dernier a aussi jugé que les institutions associées à la Police des mœurs, « devraient reconsidérer leurs mécanismes et les réformer », notant que « la commission des affaires internes du Conseil de la Choura suivra la question ».
Proposant aussi de réviser les méthodes suivies pour la promotion du voile et de la chasteté, ainsi que l’application de la loi, pour qu’elles puissent être « des méthodes positives ».
« Le Conseil culturel suprême de la Révolution devrait tenir les agences négligentes responsables à cet égard », a-t-il suggéré.
La famille de Mahsa au Parlement
Le 3 septembre dernier, la famille de la jeune femme défunte avait été conviée au Parlement iranien pour y proposer son point de vue devant les commissions concernées chargées d’enquêter sur cette affaire.
« La Commission des affaires intérieures a reçu un rapport complet sur la mort de Mahsa Amini du chef de la police et du médecin légiste, ainsi que des responsables des urgences qui ont soumis leurs observations à la Commission des affaires intérieures de l’État et des conseils, en plus d’un clip vidéo de 33 minutes qui expose les images depuis son arrestation jusqu’à son arrivée au poste de police, puis son envoi à l’hôpital », avait fait remarquer le président de la Commission des Affaires intérieures de la Choura Mohamad Saleh Jokar.
Selon la page de la télévision iranienne pour étudiants SNN sur Telegram, le père de Mahsa a rendu public dans une vidéo sur la biographie de sa fille un diagnostic réalisé par l’hôpital Khosrô qui décrit les maladies, les médicaments et les opérations chirurgicales que sa fille a subis dans son enfance.
Pour l’agence Tasnim news, il a indiqué que sa fille a été hospitalisée il y a 5 ans d’un kyste derrière son œil gauche qui risquait de grossir avec le temps, lui altérant sa vue à l’avenir.
A l’origine, précise-t-il, Mahsa souffrait d’une glande thyroïde et était sous le contrôle d’un endocrinologue.
« A l’hôpital, nous étions présents au chevet de Mahsa avec l’enquêteur, et il m’a demandé si vous pouviez voir des blessures sur la tête ou le corps de votre fille. Malheureusement, certains médias ont déformé les faits et je m’en plains », a-t-il assuré.
Des manifestations pour le voile
En marge de ce mouvement de protestation, certaines femmes ont réclamé d’ôter le port du voile. Leurs publications sur les réseaux sociaux ont été relayées et amplifiées par les médias occidentaux et arabes des monarchies du golfe.
Vendredi 14 octobre, plusieurs manifestations de femmes iraniennes se sont déroulées, réclamant le respect du port du voile.
En même temps, un rassemblement massif a eu lieu sur la place Hazrat Wali Asr à Téhéran condamnant l’insulte au Coran et aux femmes voilées, à l’occasion de la célébration de la commémoration de la naissance du messager de l’Islam Mohammad (P).
Incidents suspects
En même temps, des incidents louches traversent le pays.
Le samedi 15 octobre, un incendie s’est déclaré dans la prison Evin au centre de la capitale iranienne, à la suite du feu qui a ravagé un magasin de vêtements à l’intérieur de la prison.
Ce dimanche, le procureur de Téhéran, Ali Salehi, a déclaré que « le calme s’est établi dans la prison d’Evine », expliquant qu’une dispute entre prisonniers a causé l’incendie, et « n’a rien à voir avec les récentes émeutes ». Il y a eu 4 morts, selon les autorités judiciaires iraniennes.
Le 7 octobre, un bâtiment de quatre étages en construction à Eram Park a pris feu. Sans faire de victime. Situé dans la capitale, il était destiné pour un centre de loisirs et de sports pour jeunes.
Source: Divers