Le président russe Vladimir Poutine a déclaré le 5 octobre qu’il tablait sur une stabilisation de la situation militaire dans les territoires récemment rattachés à la Russie suite à des référendums, malgré le recul des troupes russes face aux forces de Kiev sur les fronts de Kharkov et de Kherson.
«Nous partons du principe que la situation va se stabiliser et que nous pourrons développer ces zones de manière pacifique», a-t-il ainsi déclaré lors d’une réunion retransmise à la télévision.
Après le vote favorable de la Douma sur les traités portant adhésion des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, ainsi que des régions de Kherson et de Zaporojié à la Russie, Vladimir Poutine a, à son tour, signé le 5 octobre les lois reconnaissant officiellement ces entités comme parties de la Fédération.
Interrogé sur la contradiction apparente entre la reconnaissance formelle de ces territoires et l’instabilité de leurs frontières au vu des combats en cours, le porte-parole du Kremlin Dimitri Peskov a affirmé qu’«il n’y a aucune contradiction» et que les zones considérées «seront avec la Russie pour toujours». «On les reprendra», a-t-il assuré.
Kiev revendique des avancées «puissantes», la Défense russe confirme une série de reculs
La veille, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a revendiqué des avancées importantes de son armée dans le sud et l’est de l’Ukraine, remerciant Joe Biden pour le «soutien militaire continu» apporté par les Etats-Unis, déterminant dans la conduite de cette contre-offensive de Kiev.
Le 4 octobre, le Pentagone a annoncé fournir à son allié quatre nouveaux systèmes de lance-roquettes Himars, mais aussi 32 canons Howitzer, des munitions légères et d’artillerie, des mines et 200 véhicules blindés.
L’armée ukrainienne réalise des avancées «assez rapides et puissantes dans le sud de notre pays», a déclaré Zelensky dans son adresse quotidienne publiée sur les réseaux sociaux.
«Des dizaines de localités ont été libérées rien que cette semaine» dans les quatre régions rattachées en fin de semaine dernière à la Russie.
Le 5 octobre, les troupes ukrainiennes ont également revendiqué une percée dans la région de Lougansk, une information que n’a pas encore commentée Moscou.
Des cartes montrées par la Défense russe le 4 octobre ont confirmé l’avancée des forces de Kiev dans les régions de Kharkov au nord-est et de Kherson au sud.
L’armée russe n’a pas pour autant annoncé de retrait, les autorités locales ayant appelé à ne «pas paniquer» alors que plus de 200 000 citoyens russes ont rejoints les rangs de l’armée depuis l’annonce d’une mobilisation partielle par Vladimir Poutine le 21 septembre.
Le 1er octobre, le ministère russe de la Défense avait déclaré à propos de la situation militaire dans la région de Donetsk que les «troupes alliées» s’étaient retirées de la ville de Krasny Liman devant des forces ukrainiennes disposant localement «d’une nette supériorité en forces et en moyens».
Le 30 septembre, après un discours au Kremlin, Vladimir Poutine avait signé avec les dirigeants des quatre régions des accords d’intégration à la Fédération de Russie, déclenchant en retour l’annonce par le président ukrainien du dépôt d’une demande d’adhésion accélérée à l’OTAN.
Ces signatures faisaient suite à la victoire du «oui» à des référendums organisés dans les territoires en question – des scrutins auxquels Kiev et ses alliés occidentaux ont contesté toute légalité et toute légitimité.
Ces événements s’inscrivent dans le contexte plus large de l’«opération militaire spéciale» en Ukraine lancée en février dernier par la Russie, au motif notamment de protéger les populations russophones du Donbass ayant déclaré leur indépendance en 2014 et cibles d’une opération militaire ukrainienne depuis lors.
Zelensky et les Occidentaux dénoncent quant à eux une guerre d’invasion, qui ne répondrait à aucune provocation ukrainienne.
Source: Avec RT