Dans un discours qu’il a prononcé lors d’une rencontre avec des étudiants en sciences religieuses à Beyrouth, le secrétaire général adjoint du Hezbollah, cheikh Naïm Qassem, a affirmé que « le Liban négocie aujourd’hui en position de force de la vérité et d’unité de position, tout en étant entièrement préparé à faire face aux défis concernant ses droits pétroliers et gaziers avec l’ennemi israélien ».
Le Liban est en pleines tractations sur la démarcation des frontières maritimes libano-palestiniennes avec l’entité sioniste, par le biais d’une médiation américaine afin de pouvoir exploiter ses ressources en hydrocarbures offshore.
Le litige se situe sur la ligne à définir : Beyrouth défend une ligne 23 avec une déviation afin d’englober la totalité du champ gazier Qana alors que l’entité sioniste défendait dans le passé la ligne 1 qui mord dans les eaux territoriales du Liban en lui confisquant quelque 860 km2.
Dernier épisode de ces négociations réalisées sous la menace du Hezbollah, il semble que le médiateur américain Amos Hochstein a réussi à lancer une « boule de feu » entre les mains des responsables libanais, estime le journal libanais al-Akhbar.
Il a récemment transmis les coordonnées « d’une ligne bleue maritime » au commandement de l’armée pour les comparer avec les lignes établies et connaître l’étendue de leur impact sur la ligne frontalière maritime.
La ligne bleue terrestre tracée après le retrait israélien du Liban en l’an 2000 comporte plusieurs zones sur lesquelles les Libanais avaient des réserves mais qui ont été admises temporairement.
En fonction de la nouvelle proposition de Hochstein, « Israël » serait disposé à accepter les revendications libanaises à condition de préserver « la ligne des bouées», dont « le renoncement selon lui menace les frontières le littoral nord » de la Palestine occupée « mais n’affecte nullement le Liban».
Concernant cette ligne des bouées, d’une longueur de 7 km depuis l’ouest Ras al-Naqoura, sur les 130 km de la frontière maritime, elle avait été établie par « Israël» en l’an 2000, après son retrait du Liban. Interdisant aux pécheurs libanais d’y avoir accès. Cette ligne permet de grignoter 2km de la zone maritime libanaise mais elle risque, dans le cas de discussions sur la démarcation de la frontière terrestre, de permettre aux israéliens de revendiquer de prolonger la ligne terrestre à partir de la dernière bouée. Ce qui prive le Liban du tunnel stratégique, touristique et sécuritaire de Naqoura par excellence.
Cette proposition est qualifiée par l’ancien chef de la délégation de négociation sur les frontières maritimes, le général de division Abdel Rahman Cheheitly, de «piège tendu au Liban », car elle préconise le renoncement du Liban au rocher Tikhlite, ce qu’il avait refusé de faire pendant les précédents rounds de négociation.
S’exprimant pour le quotidien libanais an-Nahar, M. Sheheitly a dit s’attendre à une deuxième étape qui s’axera sur une nouvelle demande qui garantit « une zone tampon maritime sous la supervision des Nations unies, tout en assurant un avantage pour Israël et pour ses patrouilles, ce qui constitue une perte pour le Liban dans ce cas ».
Le général de division à la retraite propose un retour au droit international, en particulier à l’article 74, lequel permet des arrangements temporaires qui n’auront pas d’impact sur aucun accord futur.
Dans une interview accordée à la radio israélienne, le commentateur des affaires arabes Ehud Yari a déclaré : « Il y a des briefings du gouvernement, peut-être au plus haut niveau, qui brossent un tableau plutôt rose de ce qui se passe réellement. Il y a beaucoup de choses et de problèmes, par exemple lorsqu’un accord est conclu et qu’une frontière maritime est tracée, même si ce n’est pas vraiment une ligne droite au bout, cela a un impact sur la frontière terrestre. Il y a une grande différence ici si les Libanais sont à l’extrémité nord du tunnel bloqué ou sur les falaises au-dessus de Ras al-Naqoura ».
Il a également évoqué un autre point lié au champ de Qana, car « il a été constaté que 5 % du champ de Qana appartient à ‘Israël’. Et le médiateur américain a demandé aux Qataris de payer à Israël sa petite part sur le terrain à la place des Libanais. C’est sa dernière idée – une compensation monétaire. Cependant, parce qu’il n’y a pas de gouvernement au Liban et qu’il y a le Hezbollah, personne ne peut prendre la décision ».
Sachant que cette proposition devrait être discutée au sein du gouvernement libanais qui décidera de la proposer au vote au Parlement libanais à qui revient le dernier mot. Une décision qu’il devrait prendre avant le 20 septembre, date fixée par la compagnie Energean pour lancer les travaux d’extraction du gaz du gisement Karish, situé sur la ligne 29, que le Liban avait réclamée, tout en négociant toutefois sur la 23. Il est question que cette date pourrait être reportée quelques semaines.
Le numéro un du Hezbollah sayed Nasrallah avait menacé d’une riposte au cas ou les travaux d’exploration sont entamés avant un accord avec le Liban sur les frontières maritimes. Dans ses discours antécédents, il avait plusieurs fois affirmé que le Hezbollah respectera les décision prises par l’Etat libanais.
Il doit prononcer son prochain discours le samedi prochain (10 heures du matin) pour la commémoration d’al-Arbaïn.
Source: Divers