Le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a souligné, mercredi, qu’il allait accorder un « suivi » au sujet des allégations ciblant un espion présumé recruté par les services de renseignement canadiens et qui aurait contribué à faire rallier par des jeunes filles britanniques les rangs de Daech en Syrie, ont rapporté plusieurs médias locaux.
Tout en indiquant que les services de renseignement ont le droit d’être « flexibles et créatifs dans leur approche et dans leur travail », Trudeau a relevé, toutefois, qu’ils doivent respecter et se conformer à des « règles strictes, à des principes et à des valeurs ».
« Nous nous attendons à ce que ces règles soient respectées, Je sais qu’il y a des questions sur certains incidents ou opérations du passé et nous veillerons à en assurer le suivi », a ajouté le Premier ministre canadien qui répondait à une question concernant ces faits qui remontent à plusieurs années, alors qu’il animait un point de presse, mercredi.
Selon le journal anglais « The Times », la jeune fille britannique, Shamima Begum (15 ans à l’époque des faits) et deux de ses amies ont quitté Londres et se sont rendues en Syrie après avoir reçu de l’aide de la part d’un passeur présumé, recruté comme agent par le « Service canadien du renseignement de sécurité » (SCRS).
Par ailleurs et selon des révélations faites dans un livre d’un ancien correspondant du même journal, spécialiste en sécurité internationale, Richard Kerbaj, les services de renseignement canadiens ont recruté Mohammed al-Rashed comme agent après qu’il se fut présenté à l’ambassade canadienne de Jordanie pour y demander l’asile.
Intitulé « L’histoire secrète des « Five eyes »», réseau de collaboration dans le renseignement qui comprend le Royaume-Uni, les États-Unis, le Canada, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, le livre indique que « l’homme aurait aidé des dizaines de personnes à rejoindre la Syrie tout en travaillant pour le compte du SCRS ».
Les autorités canadiennes n’auraient reconnu qu’en privé leurs liens avec Mohammed al-Rashed, toujours selon l’auteur du livre, qui ajoute que « les jeunes filles étaient déjà arrivées en Syrie lorsque la hiérarchie de l’agent en a été informée ».
Actuellement âgée de 23 ans, Shamima Begum, qui a été déchue de sa nationalité en 2019, est dans un camp de réfugiés dans le nord de la Syrie, selon le journal britannique.
Source: Avec Anadolu