En visite en Algérie, le jeudi 25 août, pour la deuxième depuis 2017, le président français apportera avec lui dans sa délégation le grand rabbin de France, Haïm Korsia, dans le cadre de sa délégation.
La venue de ce dernier, dont les parents sont d’origine algérienne n’a pas manqué de soulever un énorme tollé dans ce pays, aussi bien chez ses partis politiques qu’auprès de la population.
La répulsion des Algériens à l’encontre de cette communauté qui avait vécu avec eux pendant des siècles remonte à sa trahison, lorsqu’elle a collaboré avec la colonisation française, pendant plus d’un siècle, avant de se retirer avec elle lors de l’indépendance en 1962.
Ses membres ont été naturalisés français à partir de 1870, 40 annees après la conquête de l’Algérie, rapporte le site pro israélien Cairn.info dans un article publié en 2014 intitulé Le procès public des Juifs d’Algérie à Jérusalem (1963).
« Les Juifs d’Algérie étaient Français jusqu’au bout des ongles. Et donc l’exode vers la France, ils ne le considéraient pas comme un “second exil”, mais tout naturellement comme un rapatriement », avait assuré d’apres l’article, Elie Shimoni l’un des dirigeants du mouvement sioniste en Algérie, qui s’était installé en Palestine occupée dès les années 50. Il expliquait lors « d’un procès public » intenté aux juifs d’Algérie par l’Agence juive en 1963, les raisons pour lesquelles la majeure partie d’entre eux ne se sont pas rendus en ‘Israël’ après l’indépendance de l’Algérie.
« Les Juifs d’Algérie étaient Français et en tant que tels, passaient d’un territoire français, l’Algérie, à un autre territoire français, la métropole », renchérit le site.
Et c’est justement la preuve de leur trahison selon les Algériens !
Pour le parti des Frères Musulmans en Algérie, le Mouvement pour une société pour la paix, qui représente la plus grande force d’opposition au parlement il y a «d’intenses tentatives pour entraîner l’Algérie vers la normalisation » d’autant que « ce rabbin qui affiche un soutien sans vergogne à l’entité sioniste » selon le message sur Facebook de son chef Abderrazak Makri datant du 23 août.
Elles sont diligentées par la France de Macron.
« Après le scandale dans lequel des joueurs de football ont été impliqués en visitant l’entité avec leur équipe et en profanant leur histoire avec cette étape misérable qui mettra fin à ses faux intérêts matériels et sera pliée par le temps, et il ne lui reste plus qu’à mentionner le plus odieux voilà encore la France officielle qui ramène le grand rabbin de France qui soutient l’entité et qui dénie leurs droits aux Palestiniens. »
Selon le site Algérie-focus, M. Makri fait référence aux quatre joueurs algériens de l’équipe de France de Nice, qui se sont rendus à Tel-Aviv dans le cadre des qualifications pour les Championnats d’Europe, ce que certains considéraient comme enfreignant les principes qui régissent le sport algérien de ne participer à aucune confrontation directe, avec un adversaire représentant ‘Israël’.
L’Algérie s’oppose au processus de normalisation enclenchée entre l’entité sioniste et des pays arabes à l’instar des Émirats arabes unis, le Bahreïn, le Soudan et le Maroc. Alger a rompu ses relations diplomatiques avec Rabat en août 2021 en bonne partie à cause de la normalisation des relations avec Israël.
« Pour camoufler les objectifs de normalisation, Macron a fait venir dans ses valises le doyen de la Mosquée de Paris », tacle M. Makri en allusion à Chams-Eddine Hafez. Cet avocat franco-algérien, recteur de la Grande mosquée de Paris depuis le 11 janvier 2020.
Dans le cadre de sa critique de la visite, le chef du Mouvement de la société pour la paix (MSP) s’est interrogé sur les motivations de la France pour faire venir son grand rabbin en Algérie, déclarant : « La France n’est-elle pas le leader de la laïcité jacobine qui combat toute relation entre la religion et la politique ? Pourquoi alors mêler religion et politique ? Ou bien la laïcité française ne s’occupe-t-elle de combattre l’islam que dans les discours de son président et de restreindre les musulmans au port du voile féminin, dans le discours des imams, la déformation des croyances, l’agressivité médiatique, le racisme dans l’emploi et la promotion sociale des engagés, les restrictions aux mosquées et chapelles ? »
M. Makri a souligné que « la pression du système international occidental – mené par la France – sur l’Algérie pour qu’elle se rende n’aboutira pas si les rangs internes sont intacts ».
Ce n’est pas la première fois que le président Macron emmène en visite en Algérie une personnalité juive d’origine algérienne. En 2017, c’est l’historien Benjamin Stora, né dans une famille juive de Constantine, dans l’est de l’Algérie qui l’avait accompagné.
Les Juifs d’Algérie tentent tant bien que mal de renouer avec l’Algérie, arguant leur nostalgie pour la patrie, comme ce fut le cas du chanteur français d’origine juive algérienne, Enrico Macias.
En 2000, il avait reçu une invitation de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika à se rendre en Algérie, mais la pression populaire et politique l’en a empêché.
Curieusement, il en est de même pour les autres juifs originaires des autres pays du monde arabe, qu’ils ont quitté après l’implantation de l’entité sioniste en Palestine occupée.
Concernant les juifs d’Algérie, ils sont à peu près 25% qui s’y sont installés.
Comparés à leurs coreligionnaires originaires des pays occidentaux (et non arabes), ils seraient les plus sionistes, selon Cairn.
« Cette communauté s’est révélée plus sioniste et plus nombreuse même en comparaison avec les autres pays d’Europe et d’Amérique. Pourquoi ? », défend le site selon lequel pour cette communauté « Israël n’est pas le refuge, mais bien l’objectif. Ce sionisme, s’il présente des aspects politiques et matériels, n’en est pas moins un manifeste spirituel, incluant une vision de rédemption »…
Il semble que c’est pour ces deux raisons que les Algériens refusent une réconciliation avec les Juifs d’Algérie , comme ils le font avec leurs musulmans aussi: leur trahison à ceux qui avaient été pendant des siècles leurs compatriotes en collaborant avec la colonisation française d’un côté et leur sionisme déchaîné de l’autre, qui a véhiculé un colonialisme aussi féroce, si ce n’est plus, à l’encontre du peuple palestinien et des autres peuples du Moyen-Orient.
Et c’est peut-être aussi pour cette même raison-là que Marcon insiste pour emmener avec lui des personnalités juives originaires de l’Algérie et pro sionistes jusqu’à la moelle épinière dans ses voyages en Algérie. Par nostalgie pour la France algérienne : le présent israélien rappelant le passé français!
Source: Divers