Les Israéliens, les premiers concernés ont été les premiers à réagir à la vidéo diffusée le dimanche, en hébreux, avec des images et les coordonnées des navires et plateformes qui ont pour mission d’explorer et de forer le gaz dans le gisement de Karish, situé dans une zone contestée par le Liban.
Depuis dimanche, les réactions fusent sur les plateaux des télévision israéliennes et les pages des sites et des journaux.
Un nouveau missile naval avec caméra
Mais avant, c’est bien au Liban que cette vidéo a été passée au crible. Ses images semblent avoir révélé une nouveau missile naval chez les Hezbollah, doté d’un caméra, comme collimateur. Ce qui indique qu’elle jouit d’une grande capacité de précision. Les informations fournies affirment auss que sa portée est de 90 km. Les concepteurs de la vidéo ont volontairement diffusé les images du missile en à peine trois secondes.
Selon un expert interrogé par la télévision libanaise d’information al-Mayadeen, « les images vidéos ont été prises avec une caméra thermique sophitisquée rattachée à une arme balistique du type spécialisé dans l’amarrage avec des cibles navales ». « Et le brouillage dans la vidéo est introduit avec préméditation », a-t-il ajouté, sans toutefois expliquer sa signification.
Une autre source interrogée par cette télévision a pour sa part expliqué que les images montrent « un contrôle complet du renseignement » de l’espace maritime dans lequel opère l’occupation israélienne. « Le Hezbollah a une connaissance complète et précise du nombre de navires de la marine, de leurs coordonnées, de leur identité et du nombre de travailleurs à bord », a-t-elle ajouté. « La vidéo prouve que la résistance n’a pas besoin de drones pour prendre des photos des navires de guerre de l’agresseur… et les navires de guerre israéliens étaient et sont toujours dans le collimateur comme photo, empreinte thermique et empreinte de radar tout le temps. »
Le chroniqueur de la télévision al-Mayadeen pour les questions israéliennes Abbas Ismail a pour sa part estimé que « cette vidéo marquera l’inconscient des décideurs israéliens sur la dangérosité de la situation et corroborre la crédibilité des menaces lancées pa la résistance et son commandement ».Selon lui, elle confirme que ce qu’ils ont dit depuis des années sur leurs capacités militaires maritimes sont hautement crédibles »
La vidéo est adressée à nous
Il est clair pour les journalistes israéliens que « la vidéo diffusée par Média de guerre nous est adressée à nous », en a conclu le chroniqueur pour les Affaires arabes de la télévision Channel 12, selon lequel elle « illustre la menace du secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah qu’il avait lancée plusieurs fois durant ces dernières semaines sur la plateforme de Karish ».
Lors d’un discours le mois passé, le chef du Hezbollah avait affirmé que si le Liban se devait de choisir entre la famine et la guerre, la guerre serait le meilleur choix . Sayed Nasrallah a accusé les USA et par derrière l’entité sioniste d’avoir dument précipité le Liban vers la crise économique, pour le conduire à se plier afin d’accepter le processus de normalisation.
Le journaliste israélien revient par la suite sur les deux dernières interventions du numéro un du Hezbollah, et sur les extraits qui lui tiennent le plus.
« Les menaces de Nasrallah concernent la plateforme gazière Karish, et pas seulement, mais aussi, tous les navires qui se trouvent dans ses environs et surtout dans la zone disputée et autour de laquelle les négociations se déroulent en Israël et le Liban ».
Sayed Nasrallah avait menacé que la riposte du Hezbollah ira au-delà de Karish, en allusion aux autres plateformes qui exploitent les gisements internes loin de la frontière. Après avoir fustigé les efforts des américains et des Israéliens pour empêcher le libanais d’exploiter ses hydrocarbures qui pourraient l’aider énormément à sortir de sa crise économique.
Channel 12 ne manque toutefois pas de faire remarquer que la vidéo du Hezbollah s’inscrit dans le cadre de l’accueil réservé à Amos Hochstein, le médiateur américain pour la délimitation des frontières maritimes entre le Liban et la Palestine occupée. En effet, elle a été diffusée une heure avant qu’il n’arrive vers le milieu de la journée.
Hochstein: Un accord avant la fin de l’été
Arrivé à Beyrouth, il a donné son avis sur sa teneur, après l’avoir visionnée, estimant qu’elle « risque de conduire à un durcissement de la position des Israéliens », ont assuré des sources pour al-Mayadeen. Une façon de donner du plomb aux Israéliens qui se trouvent dans une situation critique depuis l’avènement de la plateforme Energean au gisement de Karish sur la ligne 29 et les menaces qui s’en sont suivies du Hezbollah.
Certains médias israéliens ont rapporté que les responsables officiels israéliens insistent auprès des Américains pour parvenir un accord avant la date fatidique du mois de septembre, date à laquelle l’extraction du gaz devrait être entamée et l’attaque serait lancée s’il n’y a pas d’accord avec le Liban, selon l’ultimatum de sayed Nasrallah.
« Hochstein voudrait parvenir à un règlement rapide avant la fin de l’été », rapporte aussi la source d’al-Mayadeen, sous le couvert de l’anonymat, indiquant que son approche serait plutôt positive. « Il a nié avoir apporté avec lui une proposition pour un forage conjoint entre le Liban et les Israéliens ».
Dans la soirée de dimanche, un responsable proche de l’équipe des négociations libanaises a révélé que « toutes les démarches réalisées par l’équipe du président de la République et celles du vice-président du Parlement Elias Abou Saab (qu’il a désigné pour négocier sur ce dossier) sont connues des différentes forces au Liban dont la résistance ».
Ce lundi, évoquant la rencontre à Baabda, entre Hochstein et les trois présidents de l’exécutif et du législatif , Michel Aoun, Nabih Berri et Najib Mikati, en présence de l’ambassadrice des Etats-Unis, et du directeur général de la Sureté générale le général Abbas Ibrahim, Abou Saab qui était également présent a assuré aux représentants des médias libanais que « l’atmosphère était plutôt positive et tout le monde en est sorti satisfait ». Il a aussi souligné que « Hochstein n’a pas suggéré que nous partagions la richesse » indiquant que « le Liban a renouvelé ses demandes pour l’ensemble de ses blocs ».
Qant à Hochstein il s’est contenté d’une petite note d’optimisme devant les médias: « Je suis très optimiste de parvenir à un accord dans les prochaines semaines»
Guerre ou faux-semblant de guerre
Selon le site israélien Wallah, citant des responsables sécuritaires israéliens « les Etats-Unis accordent une grande importance et beaucoup de poids aux négociations indirectes sur les frontières maritimes, aussi bien pour éviter une escalade sécuritaire, que pour montrer qu’ils ont de l’impact dans la région devant les pays arabes ».
Alors que les responsables de l’armée israélienne jugent que si les Américains ne parviennent pas à un compromis avant que la plateforme ne commence à extraire le gaz, le mois de septembre prochain, il va falloir mettre au point « une évaluation sécuritaire afin d’étudier l’élévation du niveau d’alerte dans la zone nord ». Laissant planer le doute sur une éventuelle escalade militaire.
De même de la part du site web de la télévision israélienne i24. Il a rendu compte ce lundi d’un avertissement envoyé au Liban, par des responsables sécuritaires israéliens par le biais des Américains mettant en garde si le Hezbollah ne freine pas la fougue de ses combattants, l’armée israélienne ripostera et ne se contentera pas d’intercepter les drones. En allusion aux trois drones que le Hezbollah avait envoyés au-dessus de Karish le 8 juillet dernier, dont deux ont été abattus et le troisième s’est écrasé. Sayed Nasrallah avait aussi fait remarquer que le Hezbollah a fait exprès d’envoyer des drones destinés à être abattus, sinon il aurait dépêché des appareils qui ne le sont pas.
Face aux menaces de guerre du Hezbollah, les dirigeants israéliens font figure d’être entièrement disposés à la guerre. Ils ont réalisé la semaine passée des manœuvres militaires à Chypres pour simuler une guerre contre le Hezbollah. La topographie dans cette ile étant plus semblable à celle du pays du cèdre. Ils ont pris soin d’en relayer les photographies.
Mais de nombreux observateurs se demandent sérieusement s’ils sont prêts à la guerre et soupçonnent de faux- semblants.
Sayed Nasrallah semblait très confiant ces temps-ci dans ses apparitions télévisées. Il n’a pas manqué de souligner que la conjoncture est plus propice que jamais afin que le Liban obtienne ses droits. Citant entre autres le besoin des Européens pour les hydrocarbures de la région pour pallier aux manques causés par les sanctions qu’ils ont imposées à la Russie. Mais aussi et surtout que les Etats-Unis sont impliqués plus que jamais dans la guerre d’Ukraine et n’en veulent pas une autre au Moyen-orient. Une situation qui fragilise aussi bien leur situation dans la région que celle leur allié principal.
Source: Médias