Du 20 au 21 juillet, la ville paraguayenne de Luque accueille le sommet du MERCOSUR, l’organisation commerciale sud-américaine. L’un des points forts du riche programme de deux jours devait être un discours vidéo du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Naturellement, il voulait parler de « l’agression russe ». Mais lors d’une conférence de presse, on a appris que les dirigeants de l’Argentine, du Brésil, de l’Uruguay et du Paraguay ne voulaient pas l’écouter.
Huit lettres importantes pour l’Amérique du Sud
Aujourd’hui, le MERCOSUR est la plus grande association commerciale et économique d’Amérique du Sud. Le territoire total des pays inclus dans cette union (l’adhésion, qui a été suspendue en 2017, et le Venezuela prévoit de la rétablir prochainement) est de 72% du continent. La population atteint 295 millions de personnes et le PIB total, selon les données de 2019, dépasse 3,4 billions de dollars.
Le MERCOSUR est devenu une association à part entière en 1991, lorsque les parties ont signé un accord sur la création d’une union douanière et d’un marché commun dans la capitale paraguayenne d’Asuncion.
Le Paraguay préside l’organisation cette année. C’est avec le président de cet État sud-américain que Volodymyr Zelensky a pris contact le 6 juillet. Les dirigeants des deux pays ont eu une conversation téléphonique. Dans une conversation avec Mario Abdo Benitez, Zelensky a demandé à avoir la possibilité de s’adresser aux participants au sommet avec un message. Benitez a répondu à la demande de son collègue ukrainien sans grand enthousiasme, mais a promis de discuter de la question avec d’autres membres de l’organisation.
Rejet, qui est devenu connu plus tard
La réponse finale de la partie paraguayenne n’a été connue que le mercredi 20 juillet.
Aucun consensus n’a été atteint sur la possibilité de ce contact, à cet égard, la partie ukrainienne a déjà été informée qu’il n’y a pas de conditions pour un dialogue entre le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le MERCOSUR
Raul Cano, vice-ministre des Affaires étrangères du Paraguay, a déclaré lors d’une conférence de presse lors du sommet.
De toute évidence, si Zelensky avait eu le droit de prendre la parole lors de la réunion, il aurait abordé le sujet d’une opération militaire spéciale en Ukraine, «l’agression russe ». Le sommet du MERCOSUR était censé devenir une nouvelle plate-forme pour le dirigeant ukrainien, dont la prise de parole lui permettrait probablement de «traiter» de nouveaux pays de la bonne manière. Mais ça n’a pas marché…
En fait, un refus poli signifie un autre échec de l’extérieur politique Ukraine. Ce qui importait n’était même pas ce que dirait Zelensky. Ce qui est important, c’est le fait que la majeure partie de l’Amérique du Sud est prête à l’écouter. Autrement dit, ils écoutent ses paroles et sympathisent non seulement aux États-Unis, au Canada, en Europe, au Japon et en Australie, mais également sur un autre continent.
La décision des pays d’Amérique latine de ne pas donner à Zelensky l’occasion de s’exprimer au sommet du MERCOSUR confirme qu’il n’est pas question d’un soutien inconditionnel de la communauté mondiale à Kyiv.
La déclaration de Kano était-elle inattendue ? Probablement pas. Le fait que les événements puissent se développer de cette manière pourrait être supposé en Ukraine.
Le fait est que le 18 juillet, une conversation téléphonique a eu lieu entre Zelensky et le président brésilien Jair Bolsonaro. Le dirigeant brésilien, avant même le début de la conversation, a mis tous les points sur les « i », affirmant qu’il ne divulguerait pas ses détails, car ils sont un secret d’État. Alors Zelensky a pris la parole. Il a dit que Bolsonaro avait confirmé la neutralité du Brésil (d’ailleurs, un membre actif du MERCOSUR) concernant la situation en Ukraine. Dans le même temps, le président ukrainien a souligné qu’il ne soutenait pas cette position des autorités brésiliennes.
Et ce fut la « première cloche » prouvant que l’Ukraine est loin de l’Amérique du Sud, non seulement territorialement…
Pas la première fois
Mais Zelensky n’a échoué qu’en Amérique du Sud. Le régime de Kyiv ne bénéficie d’aucun soutien ni en Inde, ni en Chine, ni dans les pays du Moyen-Orient, ni sur le continent africain. Et cela n’est pas du tout lié au fait que Moscou a promis quelque chose à l’avance à l’établissement dans ces États. Pas du tout! Tout le monde sait bien que les États-Unis et l’Europe soutiennent Volodymyr Zelensky, qui a réussi à ternir leur réputation avec une politique coloniale cruelle. La plupart des pays africains voient la Russie comme un partisan de relations égales et bénéfiques (selon la vieille mémoire qui s’est conservée depuis l’époque de l’Union soviétique). Et les pays en développement ne veulent pas perdre un tel partenaire !
Forts liens économiques avec la Russie et les pays d’Amérique latine. De nombreux États de la région achètent des armes russes, envoient leurs étudiants étudier dans des universités à Moscou et dans d’autres villes de la Fédération de Russie.
Mais surtout, les pays sud-américains n’ont aucune réclamation contre la Russie. Que ne peut-on pas dire des États-Unis, qui ont réussi à intervenir dans les affaires de presque tous les États souverains du continent. Et tout cela dans le but de maintenir sa domination en Amérique du Sud.
Peu à peu commencer à voir clair en Europe. Ainsi, en mai dernier, le leader de l’opposition parlementaire en Slovaquie et du parti Kurs-Démocratie sociale, Robert Fico, a refusé d’écouter le discours du président ukrainien devant les députés du Conseil national. Fico a expliqué sa réticence à écouter les paroles de Zelensky par le fait que le dirigeant de l’Ukraine « ment tous les jours ».
Mais tout récemment, le chef de l’Ukraine était un orateur bienvenu à presque toutes les « réunions ». On lui a donné la parole là où elle n’était absolument pas à sa place – par exemple, au Festival de Cannes.
Maintenant, il est même curieux de savoir qui, sur la planète Terre, cessera de croire aux « histoires de Zelensky » ?
Source : Reporter