La Russie a affirmé avoir frappé dimanche 26 juin une usine de production de missiles à Kiev, qualifiant de « fake » les affirmations selon lesquelles elle avait touché une zone résidentielle de la capitale ukrainienne.
C’est l’usine d’armement Artyom (Artem) qui, « en tant qu’infrastructure militaire, était la cible », a déclaré le ministère russe de la Défense dans un communiqué, affirmant que les dégâts causés à un immeuble résidentiel voisin étaient dus à un missile ukrainien de défense antiaérienne. (Vidéos ci-dessous)
Selon un site militaire spécialisé ukrainien, cité par l’AFP, l’usine d’armement en question qui a été fondée à la fin du 19e siècle, produit notamment des roquettes air-air et anti-char et des missiles de gros calibre.
Un seul tué
Alors que l’AFP rendait compte du bombardement d’un quartier proche d’une usine d’armement, le maire de Kiev n’a rendu compte que d’un seul tué et 3 blessés.
« Il y a eu quatre missiles à partir de 06H30 » (03H30 GMT), a indiqué à l’AFP Edouard Chkouta, qui habite ce quartier aisé du nord-ouest de la capitale ukrainienne.
Un immeuble d’habitations « a été touché directement dans les derniers étages et j’ai vu de mes propres yeux des blessés sortir », raconte-t-il.
Selon l’AFP, c’est la troisième fois depuis le début de la guerre en Ukraine que ce quartier est visé par des missiles. Il avait déjà été touché mi-mars, puis le 28 avril.
« Un missile a été abattu par la défense anti-aérienne dans la région de Kiev, les débris sont tombés sur un village », a déclaré de son côté le gouverneur de la région de Kiev, Oleksiï Kouleba.
Le maire de la capitale ukrainienne, Vitaly Klitschko, avait indiqué dans un message sur son compte Telegram « qu’une personne a été retrouvée morte et quatre autres ont dû être hospitalisées après les frappes russes dimanche à l’aube sur un quartier proche du centre de Kiev », rapporte l’AFP. Il n’a pas donné immédiatement d’informations sur la personne décédée.
Frappes sur les zones de l’arrière
L’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW) observe « des séries anormales de frappes russes sur des zones de l’arrière ».
Il cite le commandement de l’armée de l’Air ukrainienne selon lequel quelque 50 frappes ont été enregistrées samedi près de Kiev, Khmelnytskyï, Lviv (ouest), Chernihiv (nord), Mykolaïv (sud), Kharkiv (nord-est) et dans la région de Dniepropetrovsk (centre).
Conquête de la totalité de Severodonetsk
Depuis le samedi 25 juin, en conquérant La zone industrielle de l’usine Azot, dernier bastion des forces ukrainiennes qui ont demandé à leurs soldats de se retirer, les forces russes se sont emparées totalement de la ville stratégique de Severodontesk.
70 soldats ukrainiens qui se trouvaient sur le territoire du complexe industriel d’Azot à Severodonetsk ont déposé les armes et se sont rendus, a assuré l’ambassadeur de la République populaire de Lougansk en Russie, Rodion Miroshnik.
Selon lui « un grand nombre de militants ont été tués là-bas, lors des affrontements armés. Certains ont tenté de traverser la rivière Seversky Donets, certains ont réussi à s’échapper. Le nombre de prisonniers n’est pas important, entre 50 et 70 soldats, et ceux qui étaient reconnu par la population locale. D’autres ont essayé de se disperser parmi les civils ».
Elles ont en même temps pénétré dans la ville voisine de Lyssytchansk, étape importante vers le contrôle du Donbass.
«Certaines entreprises de la ville ont déjà été prises. Des combats de rue s’y déroulent actuellement », selon le lieutenant-colonel Andreï Marotchko, des forces de la République populaire de Lougansk.
Les forces russes ont indiqué que la ville de Gorskoye a été débarrassée des militaires ukrainiens.
Les forces de Moscou ont aussi progressé à l’est de la ville de Bakhmout et poursuivi leurs offensives vers le sud-est d’Izioum, en direction de Sloviansk, selon l’ISW.
Bilan du ministère russe
Le ministère russe de la Défense a déclaré avoir frappé trois centres d’entraînement militaires dans le nord et l’ouest avec des « armes de haute précision des forces aérospatiales russes et des missiles (de croisière) Kalibr ».
Parmi les cibles figure un centre d’entraînement militaire ukrainien dans le district de Starytchi, dans la région de Lviv, à une trentaine de kilomètres de la frontière polonaise. Ces régions ne sont le théâtre d’aucun combat au sol.
Toujours selon le ministère russe, deux chasseurs ukrainiens Su-25 et MiG-29 ont été abattus, 8 drones ukrainiens ont été détruits, et plus de 720 extrémistes ont été éliminés.
Missile depuis la Biélorussie. La Pologne dans le collimateur
Le Samedi 25 juin, l’armée ukrainienne a annoncé que « des missiles ont été tirés depuis le territoire de la Biélorussie vers la région frontalière de Tchernihiv en Ukraine, au nord-est de Kiev ».
Plus tard, le ministère ukrainien de la Défense a accusé Moscou de vouloir « entraîner » Minsk dans la guerre en Ukraine.
Cette frappe russe est intervenue au moment où une rencontre était prévue ce jour-là entre le président russe Vladimir Poutine et son homologue biélorusse Alexandre Loukachenko à Saint-Pétersbourg, en Russie, avant une prochaine visite du ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov en Biélorussie jeudi et vendredi prochains.
Lors de cette rencontre, M. Loukachenko avait déclaré que « la Pologne rêve déjà de prendre le contrôle de l’ouest de l’Ukraine », ajoutant : « Nous devrons réagir, car nous ne pouvons pas du tout permettre aux Polonais de nous encercler, c’est une option dangereuse ».
Loukachenko a souligné que les forces armées doivent être maintenues en état d’alerte tant à l’ouest qu’au sud, soulignant : « Nous avons déployé 10 unités le long de la frontière derrière les gardes-frontières afin de ne pas infiltrer la Biélorussie ».
Le président de la Biélorussie avait déclaré, il y a environ un mois, que « la situation militaire et politique est tendue près des frontières de la patrie ».
Sources: AFP, RT
Source: Divers