Le président libanais, Michel Aoun, est revenu à la charge vendredi 6 mais sur le dossier des réfugiés syriens vivant au Liban, estimant qu’ils ne veulent pas rentrer dans leur pays parce qu’ils reçoivent des aides de la part de la communauté internationale.
«Une des causes du séjour qui se prolonge des déplacés syriens sur le territoire libanais est qu’ils reçoivent des aides internationales», a déclaré M. Aoun qui recevait à Baabda la représentante de l’ONU au Liban, Joanna Wronecka.
Il a insisté sur le fait que Beyrouth «est incapable de remplir des obligations» vis-à-vis des réfugiés, ce qui oblige leur retour dans leur pays, afin qu’ils y reçoivent les aides à leur retour.
Le Liban réclame régulièrement le départ des plus d’un million de réfugiés syriens présents sur son territoire depuis l’amélioration de la situation en Syrie suite à la victoire de l’armée sur les groupes terroristes, une revendication qui s’est fait plus pressante alors que la conférence de Bruxelles VI sur la Syrie, consacrée à une collecte de fonds pour l’aide internationale aux pays accueillant des réfugiés, se tient les 9 et 10 mai.
Samedi, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (UNHCR) avait appelé les autorités libanaises à «continuer de respecter le principe de protection des réfugiés» et la communauté internationale à fournir davantage de soutien au Liban.
Cet appel intervient peu après que Beyrouth a officiellement confié à l’ONU son incapacité de supporter la présence sur son territoire de ces réfugiés.
Malgré les efforts du gouvernement syrien pour rapatrier ses citoyens réfugiés, certains pays et organisations internationales entravent ce processus.
Amnistie du président syrien
Le président syrien Bachar al-Assad a décrété plusieurs amnisties , la dernière est celle du 25 janvier dernier qui stipule la levée de la peine de plein droit pour les auteurs d' »évasion interne », qui équivaut à une peine d’emprisonnement de 5 ans, à condition qu’ils se rendent dans les 4 mois.
Cette amnistie est considérée comme la plus complète parmi les lois d’amnistie promulguées pendant la période de guerre, car elle comprend des milliers de soldats qui ont annoncé leur défection de l’armée syrienne au début de la guerre sous la menace de groupes armés qui se sont répandus dans la majeure partie du territoire syrien, avant sa libération.
Cependant, les pays qui les ont accueillis et qui continuent de recevoir des subventions en leur nom d’une part, et les utilisent comme moyen de pression sur l’État syrien d’autre part, les empêchent de retourner dans leur pays.
Proportionnellement à sa population, le Liban accueille le plus grand nombre de réfugiés syriens.
Mais c’est la Turquie qui accueille le plus grand nombre, avec près de 3 millions. La semaine passée, le président Recep Tayyip Erdogan a déclaré qu’il comptait en rapatrier un million.
La Jordanie compte quant à elle plus d’un demi-million de réfugiés syriens.
Obstacles au rapatriement des réfugiés
Les organisations internationales constituent aussi un obstacle à ce rapatriement, sous prétexte que la Syrie n’est pas sûre, malgré l’arrêt de la guerre là-bas et le rétablissement de la sécurité dans la plupart des régions du pays.
Le commissaire des Nations unies pour les réfugiés, Filippo Grandi, s’est rendu en Syrie il y a quelques mois, où il a rencontré des responsables du gouvernement syrien pour discuter des conditions de retour des réfugiés. Il a souligné qu’ils sont « des citoyens syriens, et la responsabilité du gouvernement est d’assurer leur sécurité. »
Sur sa page Twitter, il a annoncé que les obstacles pour le retour des réfugiés à leur pays ont été levés.
Mais Human Rights Watch a contesté ceci en déclarant par la voix de son directeur exécutif que « ce n’est pas une question d’un obstacle ou deux. Car l’appareil de sécurité syrien est toujours sur pied »
Cette organisation a diffusé des informations trompeuses mettant en garde les rapatriés contre « des violations» qui ont conduit à leur expulsion de Syrie, y compris les détentions arbitraires et la torture. Sachant que ceux qui sont retournés en Syrie ont assuré le contraire, indiquant qu’ils ont repris leur une vie normale sans faire face à aucune restriction de la part des autorités syriennes.
Sources: Agences, al-Mayadeen.
Source: Divers