Le chef de la diplomatie de l’Union européenne a prôné une solution militaire et non diplomatique au conflit en Ukraine où déferlent depuis le vendredi 8 avril des dirigeants occidentaux qui cherchent les moyens d’augmenter l’aide militaire a l’Ukraine sur fonds de sanctions intensives.
Suite à sa visite en Ukraine le 8 avril, en compagnie de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, Josep Borrel a écrit sur sa page Twitter qu’il faut gagner cette guerre sur le champ de bataille.
« Cette guerre sera gagnée sur le champ de bataille. 500 millions d’euros supplémentaires de l’#EPF sont en cours. Les livraisons d’armes seront adaptées aux besoins ukrainiens», a-t-il tweeté.
« Il est très important que la Russie comprenne qu’une attaque contre l’Ukraine aura un coût économique très élevé et des conséquences politiques pour elle », avait averti le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell à l’issue de la réunion avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
« Nous misons sur la dissuasion pour éviter une guerre, car une fois lancée, elle est très difficile à arrêter. Il faut se préparer au pire en espérant que le meilleur se produise », a-t-il expliqué.
Mme Der Lyne a pour quant à elle proposé au président ukrainien de rejoindre l’Union européenne.
« Mon message est clair, l’Ukraine appartient à la famille européenne, nous avons entendu votre demande haut et fort, et nous sommes ici aujourd’hui pour vous donner la première réponse positive », a-t-elle affirmé.
L’Allemagne n’a plus de stocks
Le jour même, l’Allemagne a déclaré avoir quasiment épuisé ses possibilités d’approvisionner l’Ukraine, faute de stocks disponibles. Elle a toutefois proposé des livraisons effectuées directement avec l’industrie de l’armement.
« Pour les livraisons provenant des stocks de la Bundeswehr, je dois dire honnêtement que nous sommes entre-temps arrivés à une limite », a expliqué Christine Lambrecht, la ministre allemande de la Defense au journal Augsburger Allgemeine.
Mais cela ne veut pas dire que nous ne pouvons pas faire plus pour l’Ukraine, c’est pourquoi nous avons clarifié ce que l’industrie peut fournir directement » à Kiev, poursuit Mme Lambrecht. Berlin se concerte « continuellement avec l’Ukraine à ce sujet ».
La veille, le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba qui avait exhorté les membres de l’Otan à lui fournir rapidement plus de matériel militaire, notamment des armes lourdes. Il s’est spécifiquement adressé à l’Allemagne.
« Il est clair que l’Allemagne peut faire plus, compte tenu de ses réserves », a-t-il affirmé.
Les Ukrainiens ont notamment sollicité de Berlin la fourniture de cent blindés de type Marde fabriqués par l’entreprise allemande Rheinmetall.
Cette dernière a indiqué pouvoir préparer rapidement une vingtaine de blindés, actuellement en cours de maintenance, mais selon des médias allemands, la question d’une telle livraison est débattue par les experts en sécurité du gouvernement car elle pose des questions de faisabilité technique, de délais logistiques et de maintien à niveau de l’arsenal allemand.
Jusqu’à l’opération russe, le 24 février, l’Allemagne a rechigné, pour des raisons historiques, à envoyer des armes en Ukraine qui les réclamait face à la montée des tensions avec Moscou. Le chancelier Olaf Scholz a ensuite opéré une volte-face et les forces ukrainiennes ont déjà reçu de Berlin des armes antichar, des lance-missiles et des missiles sol-air.
Johnson à Kiev « pour aller plus loin »
Le samedi 9 avril, c’est le Premier ministre britannique qui s’est rendu à son tour à Kiev. Il est le premier dirigeant du G7 à visiter le pays depuis le début de la guerre en Ukraine.
Plus tôt dans la journée, Boris Johnson a écrit sur les réseaux sociaux que Londres avait convenu avec Berlin d’«aller plus loin pour aider l’Ukraine».
«Le Royaume-Uni enverra davantage d’armes défensives à l’Ukraine et travaillera avec ses partenaires du G7 pour cibler tous les piliers de l’économie russe afin d’assurer l’échec de Poutine».
Le président Zelensky a également reçu le 9 avril le chancelier autrichien Karl Nehammer qu’il a remercié pour sa visite à Kiev et à Boutcha.
Nouvelles sanctions antirusses cette semaine
Le vendredi, l’UE a décrété contre la Russie un 5ème paquet de sanctions qui visent les hommes d’affaires et les entités industrielles et technologiques.
Les nouvelles sanctions visent une interdiction des importations de charbon, de matières premières et de matériaux de base russes, d’une valeur de 5,5 milliards d’euros, un embargo sur les armes vers la Russie et une interdiction des exportations vers Moscou telles que les produits de haute technologie, d’une valeur de 10 milliards d’euros.
Le lundi 4 avril, elle avait opté pour des sanctions contre le groupe paramilitaire russe Wagner pour ses « actions de déstabilisation » et l’élaboration de mesures « coûteuses » pour l’économie russe.
« La Russie a des capacités de nuisance très fortes avec les actions du groupe de mercenaires Wagner, les opérations de déstabilisation et les cyber-attaques, mais son économie est vulnérable, car très dépendante de ses ventes de pétrole et de gaz », ont expliqué à l’AFP les collaborateurs de Josep Borrell.
Source: Médias