Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré, ce mardi 4 avril, que l’Ukraine deviendrait comme un « grand Israël », avec la sécurité comme priorité absolue pour les dix années à venir.
Lors d’un entretien avec des journalistes ukrainiens, Zelensky a également indiqué que la tenue de pourparlers avec la Russie était la « seule option » pour l’Ukraine, même si de telles discussions constituent désormais un « défi ».
Même si les atrocités commises, selon lui, par les forces russes à Boutcha sont impardonnables, l’Ukraine et la Russie doivent malgré tout emprunter la voie difficile de la poursuite des pourparlers, a-t-il jugé retransmis à la télévision.
« Pour chacun de nous, moi y compris, c’est un véritable défi ne serait-ce que d’envisager la possibilité de négociations », a-t-il dit.
Pour autant, « nous devons nous ressaisir, nous devons le faire, je pense que nous n’avons pas d’autre choix. »
Enquête internationale sur les exactions de Boutcha
Le président ukrainien s’est en outre dit favorable à la conduite d’une enquête internationale sur les exactions de Boutcha où des corps de civils ont été découverts dans les rues.
«Nous avons fourni un accès maximal aux journalistes à Boutcha et dans d’autres villes libérées d’Ukraine, à des centaines de journalistes du monde entier», a-t-il poursuivi.
«Et nous sommes intéressés par le fait que des milliers de journalistes visitent ce site, plus il y en a, mieux c’est».
Le 26 mars dernier le président ukrainien avait toutefois entériné une loi punissant la publication de certaines informations liées au conflit qui se déroule actuellement en Ukraine. Il est prévu jusqu’à 12 ans de prison pour la diffusion de contenus provoquant «de graves conséquences».
Volodymyr Zelensky, qui a dénoncé des «crimes de guerre» et un «génocide» à Boutcha et dans d’autres localités près de la capitale ukrainienne et accuse la Russie d’en être responsable, interviendra devant le Conseil de sécurité ce 5 avril pour la première fois depuis l’assaut militaire russe de son pays.
La Russie avait de son côté protesté contre le fait que la Grande-Bretagne – qui préside actuellement cette instance des Nations unies – n’avait pas accédé à sa demande de réunir le Conseil de sécurité, concernant la situation à Boutcha, selon l’agence Tass.
Un massacre dont la Russie nie toute responsabilité
Le 3 avril, le ministère russe de la Défense a réfuté les accusations de Kiev concernant les meurtres de civils dans la ville de Boutcha, dans la région de Kiev.
Le ministère a déclaré que les forces russes s’étaient complètement retirées de Boutcha le 30 mars, alors que les «preuves de crimes» ne sont apparues que quatre jours plus tard, lorsque des agents des services de sécurité ukrainiens sont arrivés à Boutcha.
Le ministère de la défense a également déclaré que le maire de Boutcha, Anatoly Fedoruk, a confirmé dans une allocution vidéo le 31 mars qu’il n’y avait plus de troupes russes dans la ville, et il n’a aucunement mentionné de civils abattus dans les rues.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a décrit la situation à Boutcha comme une «attaque de fake news». «Les militaires russes se sont complètement retirés de cette ville le 30 mars.
Le 31 mars, le maire de la ville a déclaré solennellement que tout allait bien. Et deux jours plus tard, nous avons vu cette mise en scène dans les rues qu’on tente maintenant d’utiliser à des fins anti-russes», a-t-il dit.
Côté ONU, le Secrétaire général de l’organisation s’est dit le 4 avril «profondément choqué par les images de civils tués à Boutcha», et le bureau des droits de l’Homme des Nations unies a évoqué de «possibles crimes de guerre».
Sans attendre le résultat d’une éventuelle enquête visant à déterminer les responsabilités dans ce massacre, l’Europe et les Etats-Unis prévoient d’annoncer dans les jours à venir de nouvelles sanctions contre la Russie.
Source: Médias