Le chef de cabinet du président ukrainien a appelé les Occidentaux à livrer « des armes offensives », un « moyen de dissuasion » face à Moscou, avant un sommet extraordinaire de l’Otan consacré à l’intervention russe en Ukraine et auquel Volodymyr Zelensky s’adressera par visioconférence.
« Nos forces armées et nos citoyens tiennent bon avec un courage surhumain, mais on ne peut pas gagner une guerre sans armes offensives, sans missiles à moyenne portée, qui peuvent être un moyen de dissuasion », a plaidé Andriy Yermak, dans une vidéo publiée mardi soir sur Telegram.
« Sans un programme du type +Lend-Lease+, nous ne pouvons que nous défendre », a-t-il fait valoir, en référence au programme d’armement mis en place par les Etats-Unis au début de la Deuxième guerre mondiale pour aider militairement les pays alliés.
« Il est impossible de se défendre efficacement pendant longtemps sans un système de défense aérienne fiable, capable d’abattre des missiles ennemis à longue portée », a argué M. Yermak.
Pourtant, « on ne nous les donne pas », a-t-il déploré. « Tout comme ils ne nous donnent pas d’avions », a-t-il ajouté, une demande à ce stade systématiquement rejetée par les Occidentaux qui ne veulent pas intervenir militairement en Ukraine par crainte d’un élargissement du conflit avec la Russie.
« Cette peur de l’escalade est compréhensible, mais elle n’aidera pas », a-t-il dit.
Un sommet extraordinaire de l’Otan a été convoqué pour jeudi, jour où se tiennent également à Bruxelles un sommet du G7 et un sommet de l’Union européenne.
Au cœur des discussions entre les membres de l’Alliance devrait figurer la question de l’aide militaire à fournir à Kiev, notamment les systèmes de défense anti-aérienne nécessaires pour contrer la domination dans les airs de l’armée russe.
Le président américain Joe Biden, qui participera à ces trois sommets, a déjà annoncé que les Occidentaux allaient adopter « de nouvelles sanctions contre la Russie et renforcer » celles déjà en place.
Mise en garde contre une hausse des prix
Dans ce contexte, le vice-premier ministre russe Alexandre Novak a déclaré ce 23 mars que «le refus de mettre en service Nord Stream 2 est un non-sens absolu [qui témoigne de] l’incompréhension des balances énergétiques. J’ai déjà prévenu auparavant que les consommateurs européens se retrouveraient face à une hausse des prix encore plus importante ».
Et d’ajouter lors d’une séance de questions au gouvernement à la Douma: «C’est l’incompétence complète de la part des responsables européens à la suite de [leur] politique mal avisée et de l’absence de planification stratégique qui a mené à ce résultat».
Le haut responsable politique a souligné que son pays n’avait jamais utilisé les ressources énergétiques comme arme et, qu’encore aujourd’hui, la Russie continuait à fournir du gaz à l’Europe, y compris via l’Ukraine, conformément à toutes ses obligations.
«La Russie n’a rien à voir avec cette situation et n’a en aucune manière contribué à la baisse [des volumes] des livraisons des ressources énergétiques», a-t-il précisé.
Un important site de stockage d’armes détruit
Par ailleurs sur le terrain, le porte-parole du ministère russe de la Défense a fait savoir que «des armes russes de haute précision, à longue portée, basées en mer» avaient permis de détruire, dans la soirée du 22 mars, un important site de stockage d’armes au nord-ouest de la ville ukrainienne de Rovno.
«La frappe a détruit le dépôt contenant une grande quantité d’armes et d’équipements militaires des forces armées ukrainiennes, y compris ceux fournis par les pays occidentaux», a-t-il précisé, ici cité par l’agence TASS.
Selon le ministère, 184 avions et hélicoptères des forces aériennes ukrainiennes, 246 drones, 189 systèmes de missiles de défense aérienne, 1 558 chars et autres véhicules blindés de combat, 156 lance-roquettes multiples, 624 pièces d’artillerie de campagne et mortiers et 1 354 véhicules militaires motorisés ont été détruits depuis le début de l’intervention militaire russe en Ukraine.
Déclenchée le 24 février dernier, l’opération militaire de la Russie en Ukraine est dénoncée comme une guerre d’invasion, notamment, par les Occidentaux.
Le président russe Vladimir Poutine, de son côté, affirme que cette opération militaire vise à «démilitariser» et «dénazifier» l’Ukraine et à venir en aide aux Républiques populaires autoproclamées de Donetsk et Lougansk, dont Moscou reconnaît l’indépendance.
Sources: AFP + RT