Le président russe, Vladimir Poutine, a ordonné ce vendredi 11 mars à son armée de faciliter l’envoi de combattants « volontaires » en Ukraine en réponse à l’acheminement de « mercenaires du monde entier » par l’Occident.
Evoquant le rassemblement de « mercenaires du monde entier » envoyés en Ukraine pour combattre, le dirigeant russe a affirmé: « Les sponsors occidentaux de l’Ukraine et le régime ukrainien ne le cachent pas, ils le font ouvertement, au mépris de toutes les normes du droit international ».
« Si vous voyez que des gens veulent y aller volontairement, qui plus est pas pour de l’argent, et aider ceux qui vivent dans le Donbass (est de l’Ukraine, ndlr), alors il faut aller à leur rencontre et les aider à rejoindre la zone de combat », a dit Vladimir Poutine.
Il répondait à une proposition du ministre de la Défense Sergueï Choïgou, qui avait déclaré que 16 000 volontaires du Moyen-Orient étaient prêts à venir combattre avec les forces soutenues par la Russie.
Pour M.Poutine, ce soutien se justifie car « les parrains occidentaux du régime ukrainien ne se cachent même pas » et rassemblent ouvertement « des mercenaires du monde entier pour les envoyer en Ukraine ».
Une légion d’étrangers pour soutenir l’Ukraine
L’Ukraine a annoncé la création d’une légion d’étrangers volontaires intégrée à ses forces armées pour combattre les forces russes.
Selon une estimation du ministère ukrainien des Affaires étrangères en date du 6 mars, près de 20 000 combattants étrangers venus principalement d’Europe se seraient ainsi engagés dans l’armée ukrainienne.
Face à ce phénomène, la réaction des gouvernements occidentaux est diverse, entre silence, autorisation ou condamnation.
Symbole d’un positionnement ambigu, la ministre britannique des Affaires étrangères, Liz Truss, avait ainsi donné son feu vert à ses ressortissants désireux de combattre en Ukraine, alors que le chef d’état-major des armées britanniques, l’amiral Tony Radakin, a plus récemment dénoncé une pratique «illégale» et dangereuse.
Les armes occidentales saisies seront remises aux troupes du Donbass
Depuis le début de l’intervention russe en Ukraine, l’aide militaire occidentale à l’Ukraine s’est principalement concentrée sur la fourniture d’armements.
Un point qui a également été abordé lors du Conseil de sécurité de ce 11 mars, lors duquel le président russe a également approuvé une idée avancée par le ministre Choïgou, suggérant que les armes de fabrication occidentale (armes légères, chars, missiles guidés antichars et systèmes de défense aérienne portables) saisies en Ukraine soient transférées aux troupes des Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk.
Renforcement des frontières occidentales
Entre-temps, M.Choïgou a noté que l’Occident renforçait sa présence militaire près du territoire russe.
« Notre Etat-major développe et a pratiquement achevé un plan visant à renforcer nos frontières occidentales, y compris, bien sûr, ces nouveaux complexes modernes, et à y déplacer des unités de combat pour protéger nos frontières occidentales », a-t-il fait savoir.
Le Kremlin dit que les Syriens peuvent se porter volontaires pour combattre
Le ministre de la Défense Sergueï Choïgou « a dit, qu’avant tout, ceux qui veulent, qui ont demandé (à partir combattre) sont des ressortissants du Proche-Orient, des Syriens », a pour sa part déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
« Si le monde occidental est si enthousiaste à l’idée de la venue de mercenaires divers et variés, alors de (notre) côté on a aussi des volontaires qui veulent participer », a dit M. Peskov.
Selon lui, il n’est pas question d’envoyer des combattants volontaires russes.
La nouvelle survient alors que les forces russes et les troupes du Donbass progressent en Ukraine dans le cadre de l’opération militaire spéciale lancée par Moscou le 24 février.
La Russie a noté que l’opération avait été lancée afin de protéger les habitants du Donbass, qui souffraient des attaques des forces de Kiev, et a fait saovoir que le but de l’opération était la démilitarisation et la dénazification de l’Ukraine.
Sources: Sputnik International + AFP + RT