La visite du prince héritier saoudien Mohammad Ben Nayef en Algérie ce mois-ci vise sans aucun doute un réchauffement qui fait défaut à ces deux pays membres de l’OPEP ces deux dernières années.
En plus de leur désaccord sur la politique à suivre sur les cours de pétrole, surtout que Riyad a noyé le marché en hydrocarbures, provoquant une baisse importante des cours et une réduction drastique des rentrées des pays pétroliers, Alger et Ryad divergent sur plusieurs dossiers régionaux.
La politique syrienne et yéménite du royaume wahhabite est perçue du côté d’Alger comme étant agressive à outrance. La position à adopter concernant le Hezbollah est elle aussi source de distinction : l’Algérie s’étant toujours opposée de se rallier aux tentatives de le placer sur la liste des organisations terroristes de la Ligue arabe.
Avec l’avènement du nouveau président américain, Riyad tente d’éviter d’être isolé sur la scène internationale.
Elle s’est finalement résolue à une baisse de la production des pays de l’OPEP de 1.8 million de barils par jour. Une mesure qui la rapproche de l’Algérie.
Il semble aussi que les Saoudiens veuillent faire intervenir les Algériens en vue d’une médiation lui permettant de sortir du bourbier yéménite.
Avec la détérioration de ses relations avec l’Egypte, l’Arabie pourrait mettre de côté ses divergences avec l’Algérie. Cette dernière pourrait aussi faire de même car elle est agacée par le refus égyptien de parvenir à un règlement politique en Libye.
Seul des intérêts ponctuels régissent la relation entre les deux pays intrinsèquement différents.
Ayant adoptée une politique basée sur la non ingérence dans les affaires des autres pays, Alger a toujours été prudente à l’égard de l’Arabie. Le pragmatisme la régentait depuis le défunt Houari Boumediene.
L’Algérie a réussi à se prémunir contre les velléités saoudiennes de la déstabiliser, dont entre autre durant la guerre civile sanguinaire des années 90 du siècle dernier.
L’influence du wahhabisme sur les mouvements islamiques algériens est restée relativement limitée pour deux raisons : la première étant que le patrimoine islamique algérien a toujours été hostile au colonialisme. d’autant qu’il est influencé par la pensée de l’Imam Abdel Hamid Ben Badis . La seconde revient au fait que la plupart de ces mouvements sont plus proches des Frères musulmans, connus pour leur hostilité au wahhabisme.
Raison pour laquelle l’Arabie saoudite n’a pu jouer la carte wahhabite pour faire fléchir l’Algérie. Sa seule carte de pression sur ce pays est le conflit du Sahara occidental, qu’elle exerce via le Maroc qui est son partenaire principale au Maghreb et pour la conquête des marchés africains. C’est plutôt mince.
Traduit en résumé d’un article publié en arabe par al-Akhbar