La Corée du Nord a lancé ce samedi 5 mars un projectile, présenté comme un « missile balistique » par Séoul, poursuivant sa série d’essais d’armement à quatre jours de la présidentielle en Corée du Sud.
Ce tir constitue le 9e essai de missiles par Pyongyang depuis le début de l’année.
Pyongyang a procédé à sept essais d’armes en janvier, y compris de son missile le plus puissant depuis 2017, avant de suspendre ses tirs pendant les Jeux olympiques d’hiver de Pékin.
Le 28 février, la Corée du Nord a annoncé avoir procédé à un essai de « grande importance » pour le développement d’un satellite de reconnaissance, Séoul parlant de son côté d’un missile balistique.
En dépit de sanctions internationales draconiennes, Pyongyang a a redoublé d’efforts pour moderniser son armée, menaçant en janvier de rompre le moratoire qu’il s’est auto-imposé sur les essais nucléaires et de missiles balistiques intercontinentaux.
L’armée sud-coréenne a déclaré samedi avoir détecté « un missile balistique lancé en direction de l’est depuis la région de Sunan vers 8 h 48 (23 h 48 GMT) », rapporte l’AFP.
Le ministre japonais de la Défense, Nobuo Kishi a affirmé que le missile a volé « à une altitude maximale d’environ 550 kilomètres et à une distance d’environ 300 kilomètres ».
Il a déploré « l’extrême fréquence » des essais d’armes par Pyongyang depuis le début de l’année, estimant qu’ils constituent « une menace pour la région… et sont absolument inacceptables. »
Cet essai intervient quatre jours avant l’élection présidentielle en Corée du Sud.
Selon certains analystes, la Corée du Nord chercherait à tirer profit de l’opération russe en Ukraine pour procéder à de nouveaux essais au moment où les États-Unis portent toute leur attention sur ce conflit.
Le mois dernier, Pyongyang a accusé Washington d’être la « cause profonde de la crise ukrainienne », déclarant dans un communiqué que Washington « s’immisçait » dans les affaires intérieures d’autres pays quand cela lui convient.
Les analystes estiment que Pyongyang pourrait utiliser la date la plus importante de son calendrier politique, le 15 avril, pour procéder à un test d’armement de grande importance.
Cette date marque l’anniversaire (110 ans cette année) de la naissance de Kim Il Sung, fondateur de la Corée du Nord et grand-père de l’actuel dirigeant Kim Jong Un.
Des images satellites récentes suggèrent que le régime nord-coréen prépare un grand défilé militaire pour exhiber ses armes à cette occasion.
« Pyongyang va probablement se concentrer sur les tests de ses satellites de reconnaissance et de ses missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) jusqu’en avril », a déclaré Cheong Seong-chang du Centre d’études sur la Corée du Nord de l’Institut Sejong.